KHARTOUM (© 2019 AFP) – Des procédures judiciaires ont été ouvertes au Soudan afin d’enquêter sur la disparition de onze personnes lors de la répression meurtrière en juin d’un sit-in devant le siège de l’armée à Khartoum, ont indiqué des avocats tard mercredi.
« Le nombre de personnes disparues du sit-in (dont le cas a été) documenté et pour lesquelles des procédures judiciaires ont été ouvertes est de onze », a indiqué à l’AFP Shawki Yacoub, un avocat. Beaucoup d’autres personnes pourraient avoir disparu dans la dispersion du sit-in, mais ces autres cas nécessitent une documentation plus approfondie, a précisé Me Yacoub au cours d’une conférence de presse de l’Association des professionnels soudanais (SPA), fer de lance des manifestations. Selon un comité de médecins proche du mouvement de contestation qui a conduit à la chute du président Omar el-Béchir resté 30 ans au pouvoir, au moins 127 personne sont mortes le 3 juin dans la répression d’un rassemblement qui durait depuis près de deux mois devant le QG des militaires.
Une enquête officielle a conclu fin juillet à l’implication dans la répression du sit-in de huit paramilitaires des redoutées Forces de soutien rapide (RSF) dirigées par Mohammed Hamdan Daglo aussi accusées de crimes dans la région du Darfour sous le régime Béchir. M. Daglo, numéro deux du Conseil militaire de transition au pouvoir depuis la chute de M. Béchir, avait auparavant nié toute responsabilité de ses forces. Plus de 250 personnes sont mortes depuis le début des manifestations en décembre à la suite de la décision du gouvernement de tripler le prix du pain. Après des mois de pourparlers entre les meneurs de la contestation et le Conseil militaire de transition, les deux parties ont finalisé samedi un accord global sur une période de transition d’un peu plus de trois ans.