Soudan du Sud: Le HCR alerte sur un mal humanitaire interne qui va crescendo

Afriquinfos Editeur
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Carte du Soudan du Sud.

Plus de 165.000 personnes ont été déplacées par les violences au Soudan du Sud ces trois derniers mois, dont environ 100.000 ont fui dans les pays voisins, a indiqué l’ONU ce 03 juin 2025.

Le plus jeune pays du monde, riche en pétrole mais extrêmement pauvre par ailleurs, est secoué par des violences politico-ethniques récurrentes dans plusieurs régions, violences qui se sont intensifiées ces derniers mois. « Plus de 165.000 personnes ont fui les tensions croissantes et les conflits au Soudan du Sud au cours des trois derniers mois », explique le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) dans un communiqué. Environ 100.000 d’entre elles ont fui vers les pays voisins (République démocratique du Congo, Ethiopie, Soudan et Ouganda), indique le HCR qui a besoin de 36 millions de dollars pour soutenir jusqu’à 343.000 personnes déplacées au Soudan du Sud, ou dans la région au cours des six prochains mois.

Un soldat sud-soudanais dans un camp d’entraînement de Juba, le 15 novembre 2023 (photo, AFP).

« De nombreux réfugiés cherchent la sécurité dans des pays qui ont leurs propres défis à relever ou qui font déjà face à des situations d’urgence dans un contexte de réduction brutale des financements, ce qui met à rude épreuve notre capacité à fournir une assistance vitale de base », explique Mamadou Dian Balde, Directeur régional du HCR pour l’Est et la Corne de l’Afrique et les Grands Lacs, cité dans le communiqué.

Début mai 2025, plusieurs Ambassades ont dénoncé une « nette détérioration » de la sécurité au Soudan du Sud, après des mois d’affrontements localisés entre les forces du Président Salva Kiir et celles fidèles au premier Vice-président Riek Machar. L’arrestation de ce dernier en mars 2025 a alimenté les craintes d’un retour à la guerre civile, près de sept ans après la fin d’un conflit sanglant entre les partisans des deux hommes qui avait fait quelque 400.000 morts, et quatre millions de déplacés entre 2013 et 2018.

« Le Soudan du Sud ne peut pas se permettre une autre crise. Le plus jeune pays du monde a accueilli plus d’un million de personnes qui ont fui la guerre en cours au Soudan, tandis que des millions de ses citoyens continuent de se remettre de plusieurs années de conflit et de crise chez eux », relève M. Dian Balde. En raison des combats et des restrictions de mouvement dans l’État du Haut-Nil et dans d’autres régions, l’accès humanitaire à environ 65.000 personnes nouvellement déplacées à l’intérieur du Soudan du Sud « reste considérablement limité », déplore en outre le HCR.

L’aide, notamment les médicaments et les soins de santé pour combattre une augmentation des cas de choléra, a été interrompue et les pluies imminentes risquent d’aggraver la situation, les inondations rendant le transport plus compliqué et coûteux, indique encore l’agence onusienne.

© Afriquinfos & Agence France-Presse