Paris (© 2024 Afriquinfos)- L’autrice et traductrice littéraire d’expression française, Souad Labbize, a remporté le Prix Ibn Khaldoun-Senghor 2024, pour sa «magistrale traduction» en français, du roman «Le Désastre de la maison des notables» de l’écrivaine tunisienne Amira Ghenim, a informé l’Organisation internationale de la francophonie (OIF).
Souad Labbize s’est vu remettre le prix Ibn Khaldoun-Senghor 2024, le 3 décembre lors d’une cérémonie qui s’est déroulée à l’Institut du monde arabe à Paris.
« Une traduction fidèle et brillante, qui réinterprète avec justesse la mémoire d’une société à un moment charnière. Par son élégance et sa fluidité, la version française permet de capturer l’âme du texte original tout en offrant une porte d’entrée unique à un présent en constante reconstruction », a salué le jury dans un communiqué publié par (OIF).
Le Désastre de la maison des notables plonge le lecteur dans la Tunisie des années 1930. Zbeida Rassaa, jeune épouse de Mohsen Naifer, est soupçonnée d’entretenir une liaison avec Tahar Haddad, intellectuel connu pour ses idées progressistes. Dans un entrelacement de secrets et de souvenirs, plusieurs membres des deux familles reviennent au fil des sept décennies suivantes sur les répercussions désastreuses de cette nuit funeste.
Née en Algérie en 1965, Souad Labbize a vécu en Allemagne et en Tunisie avant de s’établir à Toulouse. Après son premier roman «J’aurais voulu être un escargot», elle a écrit des recueils de poèmes tels que «Une échelle de poche pour atteindre le ciel» et «Brouillons amoureux», ainsi qu’un récit, «Enjamber la flaque où se reflète l’enfer». Très engagée dans la défense de l’égalité entre hommes et femmes, elle écrit au nom des femmes qui prennent la route de l’exil pour affirmer leur indépendance. Son recueil «Je franchis les barbelés» a remporté le Prix Méditerranée de la poésie en 2020.
Le Prix de la traduction Ibn Khaldoun-Senghor en sciences humaines, créé en 2008 par l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) et l’Organisation arabe pour l’éducation, la culture et les sciences (Alecso), récompense chaque année une traduction du français vers l’arabe ou de l’arabe vers le français, encourageant ainsi les échanges culturels et littéraires entre le monde arabe et l’espace francophone.
Les trois finalistes ont également été salués par les membres du jury. Il s’agissait de : Ilyass Amharar (France-Maroc), pour Langage et théologie chez Abū Bakr Ibn al-ʿArabī (Gorgias Press, 2023), Marie Tawk (Liban), pour la traduction en arabe de La Guerre insaisissable de Jean-Marc Moura (Kalima, 2022) et Sarah Rolfo (Belgique), pour la traduction en français de Du pain sur la table de l’oncle Milad de Mohammed Alnaas (Le Bruit du Monde, 2024).
Le jury de cette 17e édition était composé de : Bassam Baraké, président du jury, secrétaire général de l’Union des traducteurs arabes (Liban) ; Abdesslam Benabdelali, professeur de philosophie à l’Université Mohamed V de Rabat, traducteur, essayiste, et critique littéraire (Maroc) ; Zahida Darwiche-Jabbour, professeure de littérature française et traductrice (Liban) ; Fayza El Qasem, professeure émérite à l’Ecole supérieure de traducteurs et interprètes (France) ; Mohammed Mahjoub, philosophe, traducteur et écrivain (Tunisie) ; Hana Subhi, traductrice et professeure de littérature française à l’Université Paris-Sorbonne d’Abou Dhabi (France et Irak).
En 2023, Samia Kassab-Cherfi remportait le prix Ibn Khaldoun-Senghor pour sa traduction du roman Barg Ellil de Béchir Khraief (Sud Editions).
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