Cameroun/Affaire Zogo: Trois mois après, aucune charge retenue pour assassinat dans l’enquête 

Yaoundé  (© 2023 Afriquinfos)- Près de trois mois après la découverte du corps sans vie de Martinez Zogo, l’enquête se poursuit pour déterminer les circonstances de son assassinat. Si des personnes ont été arrêtées et inculpées, aucune d’elles ne l’a été pour assassinat, faisant craindre aux associations de médias, une procédure viciée.

C’est le Secrétariat d’Etat à la défense qui a pris en main les enquêtes sur l’assassinat de Martinez Zogo. Elle a mise sur pied à cet effet, une commission mixte police gendarmerie qui poursuit les investigations. Contrairement au début de l’affaire où des révélations fusaient quasi quotidiennement, ça s’est un peu tassé.

Les faits saillants de cette scabreuse affaire sont les arrestations de l’influent homme d’Affaires, Amougou Belinga, réputé proche de plusieurs ministres et hauts responsables de l’Etat. Le patron du groupe de médias, l’Anecdote a été inculpé pour ‘’complicité de torture ‘’. ‘’Ce n’est qu’une inculpation, l’information judiciaire ne fait que commencer » et ‘’il n’est pas inculpé pour le meurtre de Martinez Zogo’’, a tenu à préciser son Conseil, Me Charles Tchoungang.

Les deux autres gros morceaux aux arrêts dans cette affaire, le patron de la Direction générale de la recherche extérieure (DGRE), le commissaire divisionnaire Maxime Eko Eko, et son Adjoint Justin Danwe, Danwe ont été pour leur part inculpés respectivement pour ‘’négligence et non-respect des instructions’’ et ‘’ kidnapping et torture’’.

Enlevé le 17 janvier par des inconnus dans la banlieue de la capitale devant un poste de gendarmerie, Arsène Salomon Mbani Zogo, dit ‘’Martinez’’, 50 ans, avait été retrouvé mort cinq jours plus tard. Martinez Zogo dénonçait particulièrement au micro de son émission Embouteillage de présumées affaires de corruption dans lesquelles il mettait régulièrement nommément en cause Amougou Belinga, propriétaire de nombreux groupes d’entreprises dans les domaines de la banque, des finances, de l’assurance, de l’immobilier et des médias, dont le quotidien L’Anecdote, les télévisions Vision 4 et Télésud ainsi que la radio Satellite FM, tous réputés en faveur du pouvoir.

Opposition politique, ONG de défense des droits humains, syndicats de journalistes, nationaux et internationaux, avaient condamné d’une même voix cet « assassinat » exhortant à une enquête indépendante. Reporters sans Frontières (RSF) n’avait pas hésité à parler de ‘’crime d’Etat’’. Tous demandent que justice soit rendue.

S. B.

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