Jusqu’à présent, les initiatives diplomatiques lancées pour tenter de régler le conflit dans l’Est de la RDC qui dure depuis plus de trois ans n’ont rien donné. Le groupe armé antigouvernemental M23 a annoncé ce 30 janvier 2025 vouloir « rester » à Goma, la grande ville de l’Est de la République démocratique du Congo.

La Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), qui a des soldats déployés dans la région, a annoncé la tenue d’un Sommet extraordinaire ce 31 janvier à Harare, au Zimbabwe. Selon le média sud-africain ‘Daily Maverick’, elle pourrait y annoncer un retrait de la SAMIRDC, sa Force déployée depuis fin 2023. La SAMIDRC comprend notamment 2.900 soldats sud-africains, ainsi que des militaires malawites et tanzaniens. L’Afrique du Sud fournit également des soldats à l’autre Force de maintien de la paix déployée en appui à Kinshasa, celle de l’ONU (Monusco).
Les deux Forces ont payé un lourd tribut aux affrontements de cette dernière semaine: 17 de leurs soldats, dont 13 Sud-Africains, y ont été tués. Paul Kagame a mis la pression ce 30 janvier sur la SAMIDRC en estimant qu’elle n’est ‘pas une force de maintien de la paix et n’a pas sa place dans cette situation‘. Il a également prévenu l’Afrique du Sud qu’il n’avait pas peur ‘d’une confrontation avec elle à ce sujet‘.
L’Est de la RDC est déchiré depuis trois décennies par les violences de multiples groupes armés, exacerbées après le génocide de 1994 au Rwanda. Kinshasa accuse Kigali de vouloir y piller les nombreuses richesses naturelles, dont le tantale et l’étain utilisés dans les batteries et les équipements électroniques, ou l’or. Le Rwanda dément, et dit vouloir y éradiquer certains groupes armés qui menacent selon lui sa sécurité en permanence. Notamment les FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda), créées par d’anciens responsables hutu du génocide des Tutsi au Rwanda.

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