Freetown (© 2019 Afriquinfos)-Saisie en 2015 par l’ONG Femmes contre la violence et l’exploitation (WAVES), une organisation non gouvernementale sierra-léonaise, la Cour de justice de la CEDEAO siégeant à Abuja (Nigeria) vient de rendre son verdict sur une loi interdisant l’éducation scolaire aux milliers de filles enceintes.
La juridiction ouest-africaine, estime que la politique interdisant aux jeunes filles enceintes d’être scolarisées dans un établissement ordinaire en Sierra Leone s’apparentait à une discrimination et allait à l’encontre des dispositions de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples et d’autres instruments de droit international auxquels cet État est partie. Elle a ordonné sa révocation immédiate.
Cette loi a été imposée en 2015 par le ministre de l’Éducation à la suite de l’épidémie d’Ebola, d’après Waves, menace les droits de milliers de filles. Selon les chiffres officiels.
Selon les experts, 3.000 filles sont concernées par la situation, mais le chiffre réel est beaucoup plus élevé. La Cour a également condamné un programme spécial du gouvernement soutenu par la Grande Bretagne et l’ONU offrant une scolarité limitée aux filles enceinte.
«Le jugement rendu le 12 décembre 2019 est capital pour les milliers de jeunes filles exclues de l’école et dont le droit à l’éducation sans discrimination est bafoué depuis quatre ans du fait de cette interdiction intrinsèquement discriminatoire», a réagi, Marta Colomer, directrice adjointe par intérim des campagnes pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale à Amnesty International.
Hannah Yambasu, directrice de Waves en Sierra Leone, a salué cette décision très importante qui «protège et garantit qu’elles puissent terminer leur études supérieur».
Innocente Nice