Sepp Blatter a aussi tenté en vain de convaincre P. Nkurunziza de se passer d’un 3ème mandat pour un poste international

Afriquinfos
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Dans son nouveau livre intitulé «Sepp Blatter, Mission & Passion Football» sorti ce jeudi 21 avril,  l’ancien président de la FIFA Sepp Blatter, met au grand jour des méthodes particulières de la diplomatie suisse.

La Suisse est intervenue dans les affaires d’un Etat étranger. Membre de la commission de l’ONU sur le Burundi, la Suisse a cherché à régler en douceur un problème. Joseph Sepp Blatter affirme que les autorités suisses lui avaient ainsi demandé son aide pour convaincre le Président burundais de ne pas se représenter en avril 2015 pour un troisième mandat. L’ancien Président de la FIFA soutient que sa mission était d’offrir à Pierre Nkurunziza un rôle d’ambassadeur pour le football mondial.

«Les Suisses, qui voulaient défendre les intérêts du Burundi, m’ont demandé de parler avec le président Pierre Nkurunziza, qui est aussi un grand fan de football, pour le persuader de ne pas se représenter», a déclaré M. Blatter à la presse, à l’issue de la présentation à Zurich de sa biographie.

Il précise dans le livre que cette intervention pour le compte de la Suisse avait été faite «à la demande des Américains», afin de tenter de résoudre la crise au Burundi. On lui a proposé d’être ambassadeur du football pour l’Afrique ou en dehors. Le président Nkurunziza a répondu à cette sollicitation de la manière suivante: «Je suis très touché, je vous donnerai une réponse». «J’ai insisté auprès de lui, finalement, il a réfléchi et au bout d’un moment, il a répondu», a détaillé Sepp Blatter. «Non, je vais quand même me représenter», a répondu P. Nkurunziza selon M. Blatter.

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L’ex-Président de la Fifa a en outre précisé: «Ce n’est pas la première fois que l’on fait quelque chose avec le ministère des Affaires étrangères de Suisse. J’ai toujours invité ou informé l’ambassadeur ou le Consul général suisse de mes visites. Parfois, il pouvait même assister à un entretien avec le chef d’Etat qu’il n’aurait jamais eu tout seul, car le football ouvre des portes».

Dans un communiqué, le ministère suisse des Affaires étrangères (FDFA) a «confirmé qu’il y avait eu un contact entre le secrétaire d’État Yves Rossier et M. Joseph Blatter. L’intention était de contribuer à une solution pacifique, afin de résoudre la crise actuelle au Burundi». Mais «le FDFA n’a jamais demandé au président Nkurunziza de ne pas se représenter à l’élection présidentielle», a tenu à souligner le même ministère.

Selon la porte-parole de ce département ministériel, «il n’est pas rare de consulter des non-diplomates, si cela peut contribuer à la solution d’un problème en raison de leur expérience et de leurs relations».

Bella EDITH et Samir Georges