Sénégal/Karim Wade: L’exil au Qatar après la libération?

Afriquinfos
3 Min de Lecture

Selon Soro Diop, Porte-parole du ministère sénégalais de la Justice, quelques heures après sa libération, Karim Wade «a quitté Dakar pour aller au Qatar». C’est par  un décret (en date de ce vendredi) du président  Macky Sall que Karim Wade a recouvré sa liberté. La destination de l’ex ministre Wade n’est toujours pas dévoilée par ses proches.

Ses coaccusés, Ibrahima Aboukhalil et Alione Samba Diassé ont également été grâciés. «Cette mesure dispense seulement les condamnés de subir la peine d’emprisonnement restant à courir», a annoncé la Présidence sénégalaise. Toutefois, elle a tenu à préciser que «les sanctions financières contenues dans le verdict prononcé en mars 2015 et la procédure de recouvrement déjà engagée demeurent».

Cette libération est perçue comme une victoire pour les militants de son parti (PDS) qui étaient en grand nombre dehors pour accueillir Karim. Mais, elle est décriée au sein de la classe politique et de la Société civile sénégalaise.

Le mouvement «Y en a marre» parle de «justice inéquitable». De son côté, le parti la Ligue démocratique (LD) voit dans cette libération une sorte d’encouragement à la corruption et à l’enrichissement illicite. «Si Karim Wade qui a été inculpé pour enrichissement illicite est libéré, ce sera un très mauvais message politique donné à tous les gens qui seraient tentés d’aller vers le détournement de deniers publics et la corruption, puisque le message politique signifierait: oui, enrichissez-vous et on va vous libérer», dénonce la Ligue démocratique (LD).

- Advertisement -

Mic-mac politique

Tout compte fait, cette libération était dans l’air depuis que Macky Sall avait laissé entendre sur les ondes de Radio France Internationale (RFI) lors de sa récente visite (début juin) en France. «Il ne faut pas désespérer que cela puisse avoir lieu», avait-il insinué an faisant allusion à son pouvoir de grâce présidentielle contenue dans la Constitution sénégalaise.

Karim Wade avait été condamné à six (06) ans de prison ferme, avec 210 millions d’euros d’amende en mars 2015 pour «enrichissement illicite». Il a été, tour à tour, Conseiller et ministre dans le Gouvernement de son père (2000-2012) et avait occupé les portefeuilles entre autres, Transport aérien, Coopération internationale, Infrastructures…Ce qui lui a valu le surnom «ministre du Ciel et de la Terre».

Anani   GALLEY