Revue de la presse malienne

Afriquinfos Editeur
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L'Essor

Manifestations à Bamako : UN MELI-MELO DE REVENDICATIONS POLITIQUES ET SCOLAIRES ET D'ACTES CRAPULEUX Sit-in des partisans de concertations nationales immédiates, marche de l'AEEM et compositions perturbées, automobiles arrachés de force par des fauteurs de troubles : Bamako a renoué hier avec le chaos Hier mercredi, jour habituel du Conseil des ministres, la Coalition pour les concertations nationales a manifesté son impatience de voir se tenir ces assises par un sit-in sur la Place de l'indépendance. Ce nouveau regroupement dont la plateforme a été signée mardi est composé de la Copam, d'Ibk Mali 2012, de Dodini Maaya et du Front patriotique pour le Mali. "Depuis hier, nous avons lancé un appel à la mobilisation à l'endroit de tous les patriotes maliens", a expliqué Badini Seydou, secrétaire chargé de la médiation au Front patriotique. Comme on en a malheureusement l'habitude maintenant, la manifestation a servi de prétexte ou de couverture à des fauteurs de troubles, des voleurs, des délinquants de toutes sortes. Ainsi des individus à bord de véhicules 4×4 confisqués à des services publics, ont tenté sans succès de s'approvisionner en carburant à la station Shell du Square Lumumba. Armés et cagoulés, ils se sont heurtés à la résistance des agents de la station et ont même blessé l'un des pompistes. Les curieux qui s'étaient massés dans les environs, ont commencé à jeter des pierres aux malfaiteurs.

Le Prétoire

La rencontre qui était prévue pour aujourd'hui, à Ouagadougou, entre les autorités maliennes et les islamistes, ne se tiendra pas finalement. Contrairement aux raisons avancées, ce rendez-vous de discussion aurait été reporté parce que Bamako estime qu'il ne sert plus à rien d'aller s'engager dans une partie de poker avec des gens qui mettent la laïcité et l'intégrité du territoire national sur la table de négociation. Officiellement, on avance que ce report est dû à la volonté de la médiation ainsi que des protagonistes d'élargir le champ du dialogue. C'est-à-dire, d'inclure dans le champ de la négociation, le maximum d'acteurs concernés. En effet, selon une source proche de la médiation, face à cette crise qui est désormais une plaie internationale de par sa complexité et du fait que les négociations de ce genre, toujours difficiles, en viennent à prendre un caractère impossible, avec des positions si extrêmement contradictoires, il faudrait plus d'implication. Mais en réalité, le pouvoir de Bamako est très lucide et ne veut en aucun cas tomber dans le jeu trouble d'Ansar Dine. La position des autorités officielles du Mali sur les éléments non-négociables, à savoir la laïcité et l'intégrité du territoire, est largement partagée par la Cédéao, et même par la majeure partie de la communauté internationale. Rien ne prouve donc que ces islamistes soient prêts à dialoguer. Il semble bien qu'Ansar et ses alliés n'ont d'autre souci que de gagner du temps et d'engager la médiation et la communauté internationale dans une impasse.

Le Matin

Dans la nuit du vendredi 4 au samedi 5 janvier dernier, l'ancien Premier ministre malien Cheick Modibo Diarra envisageait de se rendre en France pour des examens médicaux. Mais, il en a été formellement interdit et cela pour la 2ème fois. Et pour cause ? Selon des sources bien introduites, il lui serait reproché un détournement de plusieurs centaines de millions de nos francs. Pis, des appels téléphoniques compromettants de l’ancien Pm seraient enregistrés par la Sécurité d'Etat (SE). "Cheick Modibo Diarra aurait tenté de sortir du pays à bord d'un véhicule, la semaine dernière ; il voulait se rendre au Burkina Faso. C'est à la frontière qu'il a été interpellé par les forces de l'ordre du Mali, avec à sa possession des centaines de millions de francs Cfa. Il s'agit, de quelques milliards de francs Cfa octroyés au Mali par le royaume chérifien. Cette aide, destinée à l'équipement de l'armée malienne, n'a jamais été utilisé dans ce sens…", a marmonné notre source. Il affirme également que l'argent de l'Adn (Agence pour le développement du nord) a été dilapidé, utilisé à d'autres fins. C'est pourquoi la lumière doit être faite sur sa gestion avant qu'il ne quitte le Mali. Mais aussi, il semblerait que, la S.E aurait intercepté des appels téléphoniques entre l'ex Premier ministre (avant sa démission forcée) et un diplomate américain sur la tenue d'élections avant la libération du nord. On lui reproche aussi un complot. En effet, alors que le président de la République était à Niamey, accompagné du ministre de la Défense et des anciens combattants, toujours avant sa démission forcée, l'ex Pm, selon nos sources, a convoqué les chefs d'Etat major et les Directeurs des forces armées et de sécurité pour les préparer à changer le cours des choses, selon des sources sécuritaires. Selon nos sources, la hiérarchie militaire attend toujours les rapports de ceux qui ont répondu à cette convocation.