Port-au-Prince (© 2023 Afriquinfos)- Devant le Conseil de Sécurité, l’envoyée des Nations-Unies à Haïti a rappelé l’urgence d’un déploiement d’une Force internationale spécialisée pour mener avec les forces de l’ordre locales la riposte contre les gangs armés qui contrôlent certaines zones du pays.
Maria Isabel Salvador, Représentante spéciale du Secrétaire général pour Haïti, a dans un exposé devant le Conseil de sécurité, dépeint la situation sécuritaire alarmante qui prévaut à Port-au-Prince, la capitale d’Haïti. La diplomate s’y est rendue et livre ses impressions: ‘’Au cours de mes premiers échanges et interactions, j’ai observé qu’une voie permettant aux Haïtiens d’engager un dialogue vers la restauration des institutions démocratiques dans le pays a été tracée. Cependant, le sentiment général est qu’il sera difficile d’aller de l’avant sans s’attaquer efficacement à l’insécurité endémique’’, a fait savoir Mme Salvador. Et de préciser que la criminalité s’est intensifiée plongeant les Haïtiens dans une peur quotidienne.
«La violence des gangs se développe à un rythme alarmant dans des zones auparavant considérées comme relativement sûres à Port-au-Prince et en dehors de la capitale. L’horrible violence dans les zones infestées de gangs, y compris la violence sexuelle, en particulier contre les femmes et les filles, est emblématique de la terreur qui afflige une grande partie de la population haïtienne», déplore l’émissaire d’Antonio Guterres.
Face à cette situation et à une police sous-équipée et en sous-nombre, Mme Salvador appelle à une intervention internationale: ‘’La police nationale a réussi à monter des opérations anti-gangs efficaces, mais la préservation de ces gains de sécurité n’est que momentanée. On ne saurait trop insister sur la nécessité d’un soutien international urgent à la police pour faire face à la détérioration rapide de la situation sécuritaire’’, a-t-elle interpellé devant le Conseil de Sécurité. Les violences sexuelles, les meurtres et kidnappings d’enfants sont monnaie courante à Haïti. Ce à quoi, elle a appelé à la traduction devant la justice des auteurs de ces crimes qui ne doivent pas rester impunis. Mme Salvador a également fait cas des importants besoins humanitaires pour les populations haïtiennes. Elle a rappelé que près de la moitié de la population, 5,2 millions de personnes, a besoin d’aide humanitaire.
S. B.
