RDC: Jean-Marc Kabund évoque son avenir politique immédiat, et se veut revanchard à l’égard de l’UDPS

Afriquinfos Editeur
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L'opposant congolais Jean-Marc Kabund (DR-Twitter Neo Africa)

Kinshasa (© 2025 Afriquinfos)- Libéré le 21 février dernier, l’opposant congolais Jean-Marc Kabund et ex bras droit de Félix Tshisekedi,sera candidat à la prochaine présidentielle de 2028. Il l’a annoncé ce jeudi 6 mars 2025. Ex-Président par intérim du parti au pouvoir UDPS, il a été jeté en prison après la rupture de 2022. Pour l’heure, il n’envisage aucune réconciliation avec Félix Tshisekedi.

’Je crois qu’après avoir quitté le pouvoir pour ses convictions, je crois que nous avons suffisamment acquis d’expérience et de notoriété, ce qui pourra nous permettre de bien gouverner, de bien gérer ce pays au fait’’, assure-t-il.

 Alors qu’au lendemain de sa libération, le 22 février, Félix Tshisekedi invitait ses opposants à entrer dans un gouvernement d’union nationale, Jean-Marc Kabund affirme qu’il ne faut pas interpréter ce geste comme un marchandage politique.

 ‘’J’ai été victime de persécutions politiques, condamné à une peine de sept ans et j’ai passé 30 mois en prison. Cette injustice, je crois qu’elle ne pourra jamais être réparée. Il faut avouer qu’il y a une forte pression depuis que j’étais en prison, tant par la communauté internationale que par l’opinion publique interne du Congo. Je crois que Félix Tshisekedi faisant face à cette pression a dû lâcher du lest. Et j’estime que le gouvernement d’union nationale qu’il propose de mettre sur pied ne résoudra rien du tout’’, a-t-il dit.

D’après l’opposant, ‘’plusieurs généraux Katangais sont arrêtés injustement. Ils sont détenus dans des cachots, en prison, sans jugement. Cela fait des années. Ici, je veux parler du général Philémon Yav. Je veux parler du général Zelwa Katanga dit Djadidja. Ils sont nombreux. Le gouvernement Tshisekedi doit savoir que ma libération et la libération des deux autres ne suffisent pas’’.

Par ailleurs, Jean-Marc Kabund a laissé entendre qu’avec Martin Fayulu et d’autres opposants, ils réfléchissaient à une initiative commune. Le régime Tshisekedi, qui est un régime finissant, doit laisser la place dès 2028. La RDC a besoin des dirigeants honnêtes afin de pouvoir donner le changement tant attendu par notre peuple’’, a-t-il renchéri.

Concernant sa relation avec Joseph Kabila, il précise que ce dernier est ‘’ un acteur politique important de notre pays. Je ne vois pas pourquoi je ne pourrais pas être en contact avec lui. D’ailleurs, je vais même plus loin. Si demain, j’avais l’occasion d’avoir le contact de Corneille Nangaa, je l’appellerais et je lui parlerais. Je lui dirais ce que je pense de ce qu’il est en train de faire. Je suis là pour parler à tout le monde’’.

S’agissant de l’avancée du M23 dans l’est de la RDC, l’opposant répond : ‘’ceci est inacceptable et tout le monde doit demander au Rwanda de retirer ses troupes pour que le Congo retrouve la paix, a-t-il déclaré’’.

Il prévient en outre Corneille Nangaa, le patron du M23  en ces mots : ‘’Ce qu’il est en train de faire, on l’a déjà vécu dans ce pays avec Mzee Kabila. On connaît les conséquences. Il doit arrêter de verser le sang des Congolais et revenir vite. Il doit arrêter à travers un cessez-le-feu et le gouvernement, je crois, ne pourra pas s’y opposer dans sa position actuelle pour accepter d’intégrer le processus du dialogue pour une résolution pacifique de ce conflit’’.

A la question de savoir s’il a parlé avec Félix Tshisekedi : ‘’Non, non. Moi, je n’en ai pas l’intention, je ne trouve pas l’intérêt de lui parler. Mais si lui, le désire, je ne lui fermerai pas la porte. Je lui dirai ce que je pense’’, a-t-il répondu dans un entretien accordé à Rfi. C’était sa première interview radio depuis sa sortie de prison, le 21 février dernier.

Vignikpo Akpéné