Paris (© 2025Afriquinfos)- Le tribunal correctionnel de Paris a requis des peines de 4 mois avec sursis à 4 mois ferme contre les 13 militants du groupe identitaire « Les Natifs » accusés d’injures racistes contre la chanteuse d’origine malienne Aya Nakamura.
Le groupuscule Les Natifs avait posté sur les réseaux sociaux une photo d’une banderole à connotation raciste, après l’annonce de la participation de la chanteuse Aya Nakamura à la cérémonie d’ouverture des JO-2024.
Au procès le mercredi 4 juin, la Procureure a demandé au tribunal d’infliger des « sanctions fortes et sévères » aux mis en cause. Pour elle, l’action visant Aya Nakamura avait pour but « d’empêcher cette chanteuse française de participer à la cérémonie des JO en raison de ses origines ». Il s’agissait de « discriminer et injurier cette chanteuse en raison de ses origines maliennes », a souligné la procureure, qui a insisté sur « le caractère raciste et discriminatoire » de la banderole déployée par le groupuscule. Sur ladite banderole on pouvait lire : «Y a pas moyen Aya, ici c’est Paris, pas le marché de Bamako », une référence à son tube « Djadja » et à sa ville de naissance au Mali.
Le compte X des Natifs regrettait de « remplacer l’élégance française par la vulgarité, africaniser nos chansons populaires et évincer le peuple de souche au profit de l’immigration extra-européenne ». C’était aussi la ligne de défense du groupuscule, dont les avocats ont demandé la relaxe pure et simple, ce mercredi au Tribunal. Le porte-parole du groupe identitaire Les Natifs, Stanislas T., 24 ans, a lu une déclaration justifiant leur action. « Ce qui se joue aujourd’hui, c’est la question de la liberté d’expression et celle de l’indépendance du système judiciaire », a estimé le porte-parole des Natifs. Selon le militant identitaire, il s’agissait de dénoncer « un choix politique qui visait délibérément à promouvoir la dissolution de notre culture ancestrale ».
Ce procès fait suite à des signalements de la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme) et de SOS-Racisme, dénonçant des « publications à caractère raciste au préjudice de Aya Nakamura. La star d’origine malienne, chanteuse francophone la plus écoutée dans le monde, avait elle-même porté plainte le 20 mars 2024. La décision de justice sera annoncée le 17 septembre.
Boniface T.
