Le Cameroun et la Côte d'Ivoire ont déjà plié bagages dans le cadre du Mondial 2014 sans produire le jeu qu'on attendait de leur sélection, au regard de la richesse de l'effectif de ces deux équipes. Le Nigéria, le Ghana et l'Algérie qui restent en piste jusqu'au 26 juin 2014 ne se démarquent pas fondamentalement de ces deux équipes éliminées, en matière d'efficacité dont font montre les compétiteurs africains, depuis l'entame de cette 20ème Coupe du monde.
A l'image d'une hydre, ce problème d'efficacité des joueurs africains en phase finale de Mondial refait surface tous les quatre ans! Le public africain avait cru à un début de solution durable à ce mal panafricain quand le Cameroun était devenu, en 1990, la première sélection d'Afrique à atteindre les quarts-de-finale d'un Mondial. Il aura fallu attendre 2002 pour revoir une équipe du Continent noir (le Sénégal), à ce stade de ce tournoi. Puis huit autres années d'attente pour assister à une nouvelle "prouesse". Celle du Ghana, en 2010, en Afrique du Sud. D'ailleurs, en 2010, l'équipe ghanéenne était proche de jouer une demi-finale. Elle a raté le coche à cause justement de l'inefficacité!! Ce n'est pas l'occasion de rejeter Gyan Asamoah en pâture à la "vindicte populaire", mais l'objectivité commande de rappeler que beaucoup d'experts indépendants du foot international ont dit et redit que ce joueur ghanéen avait les moyens d'envoyer le Ghana en demi-finale d'un Mondial. En se «concentrant un peu plus sur le tir d'un penalty en fin de match, contre l'Uruguay».
Quatre ans après ce "drame" en Afrique du Sud, les professionnels africains semblent insensibles à ces interpellations des uns et des autres, visant à moraliser ou amender les prestations africaines en phase finale de Coupe du monde. Sinon, quelle compréhension sportive doit-on faire de la kyrielle d'occasions ratées par la Selephanto ce 24 juin, dans un match décisif à Fortaleza, contre une équipe prenable comme celle de la Grèce? La série est longue, très longue en la matière. On pourra au passage mentionner la curieuse option défensive choisie par la vaillante Algérie pour préserver un maigre acquis, après son ouverture du score, durant son premier match au Mondial 2014 contre la Belgique…
Aux grands maux, maintenant les grands remèdes
Il est grand temps pour les architectes des schémas tactiques des équipes africaines de taper du poing sur le table. Si efficaces, productifs et brillants dans leurs clubs durant les saisons sportives, les joueurs africains ne doivent plus, subitement, devenir maladroits, gauches en phase finale de Mondial où ils portent les couleurs de leur terre natale!! La Corée du Sud (1ère sélection asiatique à jouer en 2002 une demi-finale de Mondial) n'a pas sorti de son chapeau une prestation extra-terrestre pour jouer à domicile le dernier carré d'une Coupe du monde. Et il n'y a pas de raison valable pour que le Continent noir continue à être absent à ce stade (dernier carré) de cette fête mondiale du ballon rond. D'autant plus que, presque toutes les formations considérées comme les petits poucets dans un Mondial, arrivent mieux que les équipes d'Afrique à épater le monde! C'est encore le cas cette année du Chili, du Costa Rica, du Mexique et dans une moindre mesure de la Colombie. Certains effectifs parmi ceux que nous venons d'énumérer ne disposent même pas de la pléthore de stars de la trempe de Drogba, Obi Mikel, Feghouli, Eto'o, Asamoah mais misent sur leur effectif pour offrir du beau, pragmatique et léché jeu. Et la recette marche! Pour un continent comme l'Afrique qui a commencé à prendre part au Mondial en 1934 via l'Egypte, ce serait entretenir une avanie surannée que de ne pas faire les efforts nécessaires pour sortir du cercle de la troublante inefficacité des Africains durant les rencontres de Coupe du monde.
Par E.G.
Afriquinfos
