Le gouvernement mauricien a accepté un changement d'ordre pratique sur proposition européenne pour le transfèrement qui devait initialement se faire par voie maritime.
Des exercices entre les éléments de la police et de la douane mauricienne en collaboration avec la marine française ont eu lieu récemment en rade de Port-Louis. Il en ait ressorti que le moyen le plus efficace et plus rapide reste le transfèrement des pirates somaliens par avion.
"Par voie maritime, le transfèrement des pirates de la région de la Corne de l'Afrique ou encore du nord-ouest de l'océan Indien prendra du temps. La formule idéale est de les débarquer notamment aux Seychelles après leur capture en mer et ensuite les embarquer à bord des Transalls ou autres unités pour les acheminer en moins de quatre heures", a indiqué un responsable de la cellule spéciale mauricienne mise en place à cet effet.
Les procédures de réception des pirates ont été passées en revue cette semaine lors des séances de travail rassemblant les représentants du bureau du Premier ministre, du Département de l' Aviation Civile, de l'Airport of Mauritius Limited, des services de quarantaine et du département sanitaire du ministère de la Santé et de la police. Un desk spécial sera aménagé dans l'enceinte de l'aérogare pour éviter un minimum de contact entre ces "passagers à risques" et le flot normal à l'aéroport.
Dès leur descente d'avion, ils devront subir un screening médical complet avant d'être acheminés vers un des deux centres de détention prévus à cet effet à Port-Louis. Des experts venant d'Afrique du Sud, d'Angleterre et d'Australie ont déjà effectué des missions dans l'île pour s'assurer que la prise en main des pirates par les autorités locales se déroule selon le protocole établi. En prévision de la réception du premier groupe de prisonniers somaliens, soit une douzaine, à partir de la mi-septembre, les autorités mauriciennes prévoient la tenue d'un exercice de simulation de réception de détenus à l'aéroport international Sir Seewoosagur Ramgoolam au cours de ce mois afin de peaufiner les procédures et la coordination entre les différents services engagés. A Port-Louis, un maximum de 20 pirates par an seront jugés dans un premier temps.