Douala (© 2024 Afriquinfos)- Au sein de l’Eglise Catholique, les périodes de fête de fin d’année constituent généralement des moments propices pour les prélats pour faire le point sur la situation socio-politique de leurs pays. Et tirer la sonnette d’alarme au besoin. Au Cameroun et en RDC, le ‘rituel’ a été respecté lors de la célébration de Noël 2024.
Mgr Samuel Kleda a appelé à un changement du code électoral afin de reformer le système électoral, facteur de la paix et de la cohésion sociale.
Pour Samuel Kleda, il faut « changer le code électoral, pour que tous les candidats qui se présentent, aient la même chance que tous les autres et que le meilleur gagne ». Cette modification du code électoral selon Mgr Kleda, permettra de clarifier le rôle de chacun des organes impliqués dans l’organisation des élections.
«Au Cameroun, qui organise les élections ? Il faut qu’on définisse clairement cela… Mon souhait, est qu’il faut que les élections soient libres et démocratiques dans notre pays, mais aussi sans fraude. Si tout cela est mis en application, on verra bien qui a gagné les élections dans notre pays», a-t-il assuré.
Cette sortie de Mgr Samuel Kleda intervient dans un contexte marqué par le débat autour de la liste révision des listes électorales. L’opposant Maurice Kamto a accusé Elecam d’avoir écarté des électeurs pour un motif fallacieux, dont l’absence d’empreintes digitales dans certains dossiers.
En République démocratique du Congo (RDC), Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa, a également appelé les autorités à une mobilisation pour la paix et mettre fin à la misère des Congolais, dans un pays qu’il a qualifié d’« enfer » et dans une situation «désastreuse». Il a longuement évoqué la situation du pays à l’occasion du réveillon de Noël à la cathédrale Notre Dame du Congo, dans la capitale. Infrastructures inexistantes, flambée des prix sur le marché, insécurité généralisée à travers le pays… pour lui, le pays ressemble beaucoup à un « enfer sur terre ». À Kinshasa, explique-t-il, la population est abandonnée et « ne sait plus à quel saint se vouer ».
Dans les provinces, la misère est indescriptible, assure Fridolin Ambongo. En célébrant Noël, l’archevêque appelle les autorités à se «remettre en question. Nous en appelons aux uns et aux autres, notamment à tous ceux qui ont une parcelle de responsabilité, de se mettre debout pour qu’enfin cette misère puisse s’arrêter. Quand on est dirigeant, on est d’abord là pour le bonheur du peuple et quand le peuple est dans cet état désastreux, ça devrait être une interpellation pour les autorités. Qu’avons-nous fait pour que le peuple en arrive là ?», déplore le cardinal.
Concernant la situation sécuritaire et la conquête des localités dans l’est du pays par les rebelles du M23 appuyés par le Rwanda, des groupes armés qui sévissent encore dans les provinces orientales et des milices aux portes de Kinshasa, le cardinal a pointé les stratégies de la guerre et de la diplomatie qui ont, selon lui, «démontré leurs limites, elles ont échoué. J’assiste à des discours qui ne vont pas dans le sens de la création de la paix. Nous devons travailler pour la paix», demande le Cardinal.
Dans son homélie, le Cardinal n’est cependant pas revenu sur le débat autour d’une potentielle réforme de la Constitution, souhaitée par le Président Félix Tshisekedi et vivement contestée par l’Église.
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