RDC: Le siège de la CENCO, point de lancement d’une nouvelle coalition contre la révision de la Constitution

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Mgr Donation Nshole, secrétaire général de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco)

Kinshasa (©2024 Afriquinfos)- En République Démocratique du Congo, l’Église catholique a appellé à la mobilisation générale contre le changement de Constitution ». Évoquant un « projet dangereux », Mgr Donation Nshole, secrétaire général de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), appelle à une « mobilisation générale » pour s’opposer au changement de constitution en RD-Congo. Annoncée par le camp du président Félix Tshisekedi, cette révision viserait à lui permettre de rester au pouvoir au-delà de son mandat actuel, accusent ses opposants.

« La Cenco fera le maximum de ce qu’elle peut pour faire comprendre le PR tshisekedi et à la population le danger auquel expose ce projet. Si elle n’est pas écoutée, chaque partie assumera ses responsabilités par rapport à ce qui arrivera, que nous ne pouvons pas prédire. », a martelé Nshole.

Dans cette même veine que l’église catholique, l’opposition congolaise s’est montrée unanime, mercredi 20 novembre, et a appelé à une mobilisation contre le projet de révision constitutionnelle annoncé par le président Félix Tshisekedi, dont le deuxième et dernier mandat arrive à terme en 2028.

Des représentants du parti de l’ancien président Joseph Kabila et du mouvement du riche homme d’affaires Moïse Katumbi, candidat malheureux à la dernière présidentielle, ceux de Martin Fayulu et notamment de l’ancien Premier ministre Matata Mponyo, faisaient partie du mouvement.

Dans une déclaration commune, les opposants ont accusé le président Tshisekedi, 61 ans, de vouloir « briguer un troisième mandat » en menant « un coup d’Etat constitutionnel ».

Les opposants ont accusé le dirigeant congolais, au pouvoir depuis 2019, de vouloir « s’éterniser au pouvoir » sur fond de « dérive dictatoriale ».

La Constitution congolaise ne prévoit qu’un quinquennat renouvelable une seule fois.

Des velléités repoussées par Tshisékédi

Le projet de changement  de la Constitution vise nullement  à briguer un troisième mandat, a déclaré, samedi 16 novembre, le Chef de l’État congolais dans un meeting à Lubumbashi.

« Je réitère mes propos tenus à Kisangani au sujet de la Constitution de notre pays. Ce que j’ai dit n’a rien à voir avec un troisième mandat », a dit Felix-Antoine Tshisekedi, d’un ton ferme, après  son interpellation par la population  qui scandait à haute voix « révisons la Constitution ! ».

« Je confirme que l’année prochaine, je mettrai en place une commission chargée de réfléchir sur la Constitution. Personne ne va changer ma position sur la révision ou le changement de la Constitution », a soutenu le Président Félix Tshisekedi dans son adresse  à la population lushoise massée à la Place Moïse Tshombe, au centre-ville de Lubumbashi.

Fustigeant le discours de manipulation de certains ministres de Dieu sur la question de la révision de la loi fondamentale, le Chef de l’État a demandé « quel est ce peuple qui n’a pas le droit de remettre en question sa Constitution ? ».

Le président Tshisekedi avait déploré, lors d’un meeting le 23 octobre dernier, le fait que l’actuelle Constitution, promulguée en 2006 sous le régime de Joseph Kabila, ait été rédigée « par les étrangers ».

Le texte « n’est pas adapté aux réalités de la gouvernance actuelle », avait argué le président congolais.

V.A.