Abuja (© 2024 Afriquinfos)- Depuis des années, de nombreux spécialistes tirent la sonnette d’alarme sur les effets nocifs des réseaux sociaux sur la santé mentale des enfants et des jeunes adolescents. Les risques pour la sécurité des enfants ou encore la protection des données, sont également avancées pour motiver les restrictions mises en place par certains pays sur l’utilisation des réseaux. Des mesures dont devraient s’inspirer les pays africains avec une jeunesse de plus en plus accrocs aux réseaux sociaux et exposés à tous les dangers.
Les bureaux de TikTok au Canada sont fermés sur ordre du gouvernement fédéral. « La décision a été prise sur la base des renseignements et des preuves recueillis lors de l’examen, avec les conseils de la communauté canadienne de sécurité et de renseignement et d’autres partenaires gouvernementaux », a déclaré François-Philippe Champagne, ministre de l’Industrie, dans un communiqué. « Un risque potentiel pour la sécurité nationale du Canada », c’est ce que représenterait la société mère de TikTok, ByteDance Ltd., basée en Chine.
Au-delà de l’aspect sécuritaire, ce sont les risques sur la santé mentale des utilisateurs notamment des jeunes, qui poussent certains pays à restreindre l’accès aux réseaux sociaux. Les États-Unis ont annoncé en 2023 un plan d’action suite aux déclarations du médecin-chef du pays. Vivek Marthy a dans un rapport, alerté sur le fait que les réseaux sociaux peuvent avoir des « effets extrêmement nocifs sur la santé mentale des enfants et des adolescents », précisant que « les adolescents ne sont pas de simples petits adultes, ils sont dans une phase différente de leur développement et dans une phase critique de leur développement cérébral ».
Dans le rapport, Vivek Marthy a fait des recommandations pratiques à destination des familles, afin que les parents puissent mieux réguler et guider leurs enfants dans leur usage des réseaux sociaux et des applications comme TikTok, Instagram ou Youtube. En Australie, c’est au niveau gouvernemental qu’on est passé à l’offensive. Via une loi soumisse au Parlement ce mois de novembre, Canberra veut tout simplement interdire l’accès aux réseaux sociaux aux enfants de moins de 16 ans. Le Premier ministre australien Anthony Albanese, il reviendra aux entreprises des réseaux sociaux de faire appliquer cette interdiction.
En Afrique, on n’en est pas encore là, s’agissant la protection des jeunes utilisateurs des réseaux sociaux. Dans la plupart des pays du continent, restriction de l’usage d’internet rime généralement avec les tensions sociales ou politiques. C’est ainsi que certains pays à l’instar du Nigeria, projette de faire adopter une loi qui donnerait au gouvernement le pouvoir de réglementer les plateformes numériques dans tout le pays. Cette législation ne fait pas l’unanimité dans le pays. Face-à-face, ses partisans qui affirment que les médias sociaux ont été utilisés pour répandre de fausses informations qui menacent des vies et des biens, et ses détracteurs qui estiment qu’il s’agit d’une tentative d’étouffer la liberté d’expression et les opinions dissidentes.
Au Zimbabwe aussi, le gouvernement prépare une loi destinée à sanctionner ce qu’il considère comme utilisation “abusive” des réseaux sociaux. Les récentes manifestations organisées avec un grand concours des réseaux sociaux, motivent cette mesure d’Harare.
Quoiqu’il en soit, aux États-Unis, en Europe ou en Afrique, la nécessité de règlementer les réseaux sociaux s’impose au regard des dangers qu’ils représentent pour les jeunes utilisateurs.
Boniface T.