Le Président sud-africain Cyril Ramaphosa a lancé ce 10 juin un « dialogue national » mené par des citoyens, qui s’attaquera à partir d’août 2025 aux problèmes qui minent son pays, du chômage à la criminalité.
Il a ainsi répondu aux appels de plus en plus nombreux en faveur d’un processus inclusif pour s’attaquer à ces défis, trois décennies après la fin de l’apartheid, le 27 avril 1994. « Le dialogue national est une chance pour tous les Sud-Africains, de tous horizons, de se rassembler et de contribuer à façonner le prochain chapitre de notre démocratie », a défendu C. Ramaphosa dans un communiqué.

Malgré les progrès accomplis depuis la fin du règne de la minorité blanche, ce pays de 63 millions d’habitants est confronté à des « défis persistants » en matière de pauvreté, de chômage et d’inégalités, a-t-il expliqué. « Des millions de personnes sont sous-employées ou au chômage. Beaucoup de ceux qui travaillent perçoivent des salaires qui ne leur permettent pas de subvenir à leurs besoins ou à ceux de leur famille. La criminalité, la violence sexiste et la corruption sont monnaie courante dans notre société », a-t-il encore critiqué.
Dans le pays le plus industrialisé d’Afrique, le taux de chômage atteint 32% et l’économie est plombée par de mauvais services de base, électricité et eau notamment, et des infrastructures vétustes. Le dialogue national débutera à la mi-août 2025 par une convention réunissant des délégués de tous les secteurs, y compris le Gouvernement, les partis politiques, les entreprises et les syndicats.
Au cours des mois suivants, les citoyens de tout le pays seront encouragés à exprimer leurs préoccupations et faire leurs propositions, qui seront présentées lors d’une deuxième Convention l’an prochain. Le Président a inclus dans le processus une trentaine de personnalités sud-africaines, notamment des juges, des chefs religieux et d’entreprise, des scientifiques. Et des stars comme l’acteur John Kani et Siya Kolisi, capitaine de l’équipe nationale de rugby, double Championne du monde.
Le 1er juillet 2025, l’Afrique du Sud célèbre le premier anniversaire de la formation d’un Gouvernement d’unité nationale composé de dix partis, après que l’ANC (Congrès national africain), plombé par une gouvernance entachée de divers scandales de corruption, a échoué pour la première fois à remporter une majorité absolue lors des élections générales de 2024.
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