Point global de la tournée politique et économique de John Dramani dans l’AES

Afriquinfos Editeur
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Le Président John Dramani Mahama et son homologue Ibrahim Traoré (DR-Burkina )

Ouagadougou (© 2025 Afriquinfos)- Le président ghanéen John Dramani Mahama achève ce 10 mars sa tournée dans les pays des Etats du Sahel (AES), par le Burkina Faso. A la faveur d’une tournée au Mali, au Niger et au Burkina Faso, le nouveau chef de l’Etat ghanéen et ses homologues burkinabé Ibrahim Traoré, malien Assimi Goïta et nigérien Abdourahamane Tiani, ont eu des échanges qui portaient sur le raffermissement de la coopération bilatérale entre eux, ainsi que bien d’autres sujets d’intérêt commun. D’un point de vue politique, le dirigeant ghanéen a tenté la médiation de la dernière chance entre l’AES et la CEDEAO.

 ‘’Faire un tour d’horizon de la coopération’’ :Voilà comment la présidence du Burkina Faso présente cette visite dans un communiqué diffusé dimanche 9 mars. Au menu, comme à Niamey et Bamako, il y a la volonté de lutter contre le terrorisme, de développer les relations économiques.

Avant Ouagadougou, , le Chef de l’État ghanéen, était à Bamako, au Mali, le samedi 8 mars. Là il avait laissé entendre que sa visite était une opportunité de revisiter les liens commerciaux entre les deux nations.

« Il existe une forte communauté malienne au Ghana, des Maliens qui ont des doubles nationalités, qui sont aujourd’hui des Ghanéens qui participent à la vie économique du Ghana, mais aussi du Mali. Il nous faut donc renforcer ces liens commerciaux », a-t-il suggéré.

« Renforcer également le corridor sud pour le transport des marchandises et des biens entre le Mali et le Ghana », a encore déclaré John Dramani Mahama. Il a en outre  plaidé, à Bamako, pour une bonne relation entre la CEDEAO et l’AES. Les deux chefs d’Etat ont aussi évoqué la mutualisation des efforts dans la lutte contre le terrorisme.

« Le manque de confiance doit être corrigé afin qu’un respect mutuel puisse exister entre les leaders de chacun de ces regroupements au sein de la sous-région. Nous devons œuvrer à instaurer des relations dignes de ce nom entre l’AES, la Confédération des États du Sahel, qui est une réalité irrévocable, et la CEDEAO« , avait-il déclaré.

Arrivé au Niger dans l’après-midi du dimanche 9 mars, Niamey et Accra  se sont engagés, à « unir leurs forces« , pour combattre le terrorisme qui sévit au Sahel. L’annonce a été faite à l’issue d’un entretien entre le président nigérien Abdourahamane Tiani et son homologue ghanéen John Dramani Mahama, dans la capitale nigérienne Niamey.

La question relative à un probable retour du Niger au sein de la Cédéao éludée

Même si le but premier du déplacement de John Dramani à Niamey, la question relative à un probable retour du Niger au sein de la Cédéao n’a pas été évoquée par les deux dirigeants. Du moins, si l’on se réfère au communiqué final qui a sanctionné cette visite. Selon la note lue à la télévision d’État, les autorités nigériennes affirment que ‘’l’un et l’autre ont affirmé leur volonté de renforcer les relations d’amitié et de coopération entre leurs deux pays dans les domaines politique, économique et sécuritaire’’.

Le communiqué officiel publié à l’issue de cette rencontre ne parle en effet que du renforcement des relations bilatérales et de « combattre le terrorisme » au Sahel.

Le Président ghanéen est convaincu que tout n’est pas définitivement perdu entre l’Alliance des Etats du Sahel (AES) et la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) dont le divorce a pourtant été acté le 29 janvier 2025.

Mais officiellement, sa tournée porte sur le renforcement des échanges commerciaux à travers l’exploitation du corridor sud ; l’amélioration des infrastructures de transport et des procédures douanières ; la mutualisation des efforts dans la lutte contre le terrorisme, notamment par une coordination entre les forces de sécurité ; les relations entre l’AES et la CEDEAO.

Vignikpo Akpéné