Pas de rupture avec Paris, nous mettons un terme à la dimension militaire de cette coopération (Mahamat Déby)

Afriquinfos Editeur
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Allocution du Président tchadien Mahamat Idriss Deby sur la base Adji Kossei pour le départ définitif et complet des forces françaises stationnées au Tchad, le 31 janvier 2025.

Le Président tchadien Mahamat Idriss Deby a salué ce 31 janvier 2025 le « départ définitif et complet » des Forces françaises stationnées au Tchad au cours d’une cérémonie organisée à N’Djamena pour ce retrait « historique » marquant aussi la fin de la présence française au Sahel.

Une cérémonie militaire à huis-clos avait déjà entériné jeudi 30 janvier 2025 la rétrocession de la dernière base française au Tchad et au Sahel, celle du sergent-chef Adji Kossei, après un désengagement au pas de charge après la rupture surprise de l’accord de coopération militaire entre la France et le Tchad, fin novembre 2024.

Cérémonie pour le départ de l’Armée française de sa dernière base au Tchad et au Sahel, sur la base aérienne Adji Kossei, le 31 janvier 2025.

« Nous ne rompons pas notre relation avec la France mais nous mettons un terme à la dimension militaire de cette coopération », a déclaré le Chef de l’Etat devant des militaires tchadiens, et devant le corps diplomatique, sur la base où flottait le seul drapeau tchadien.

Ce départ qui s’inscrit dans une politique de désengagement militaire de la France en Afrique, marque la fin d’une longue histoire remontant à l’arrivée des troupes coloniales françaises au Tchad en 1900, avec une présence militaire maintenue après la décolonisation en 1963. C’est un événement « exceptionnel », selon le maréchal Deby. « Nous devons construire une Armée encore plus forte, mieux équipée » et « forger de nouvelles alliances basées sur le respect mutuel et sans perdre de vue les exigences de l’indépendance et de la souveraineté », a-t-il ajouté.

Les personnels et matériels de combat ont été transférés en France, seuls restent sur place des conteneurs qui seront ramenés par voie terrestre et maritime par des prestataires privés, selon l’état-major français. Le dernier avion français a décollé jeudi après-midi de la base de Kossei à 15h50, selon les autorités tchadiennes. Dans les rangs de militaires français, on évoque ‘l’attachement particulier pour le Tchad, en rappelant que, « avec aucun autre pays d’Afrique, nous n’avons combattu autant côte à côte’. Ce pays immense, désertique et enclavé était le dernier point d’ancrage de la France au Sahel, où Paris a compté jusqu’à plus de 5.000 militaires dans le cadre de l’opération anti-jihadiste Barkhane, stoppée fin novembre 2022.

Depuis, quatre autres anciennes colonies françaises – le Niger, le Mali, la Centrafrique et le Burkina Faso – ont enjoint Paris de retirer son Armée de leurs territoires après des années de présence militaire, et se sont rapprochées de Moscou. Le Sénégal négocie lui aussi le départ de troupes françaises d’ici fin 2025. Les personnels français diminuent parallèlement en Côte d’Ivoire et au Gabon, conformément à un plan de restructuration de la présence militaire française en Afrique de l’ouest et centrale.

La base française de Djibouti, qui accueille 1.500 personnes, n’est pas concernée par cette réduction de voilure, Paris voulant en faire ‘un point de projection pour les missions’ en Afrique, après le retrait forcé de ses Forces du Sahel.

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