Abidjan (© 2025 Afriquinfos)- Le responsable du département d’Etat américain pour l’Afrique a spécifié les objectifs des États-Unis sur le continent : intensifier les échanges commerciaux et les investissements avec l’Afrique afin de favoriser une prospérité partagée. Il s’exprimait lors de son discours d’ouverture au sommet économique de l’AmCham, des entreprises de la chambre de commerce américaine en Afrique de l’ouest, ouvert ce 14 mai 2025. Une rencontre qui vise à renforcer les relations commerciales entre les États-Unis et l’Afrique.
Le diplomate a par cette même occasion dévoilé la nouvelle stratégie américaine de diplomatie commerciale pour l’Afrique subsaharienne.
Le responsable du département d’Etat américain pour l’Afrique indiquait ce 20 mai qu’un important accord commercial entre les Etats-Unis et l’Afrique, actuellement en suspens, devrait probablement intégrer plus de « réciprocité » pour être renouvelé. L’African Growth and Opportunity Act (AGOA), qui permet à de nombreux produits africains d’accéder au marché américain sans droits de douane, arrive à échéance en septembre 2025. L’incertitude plane sur son avenir, en raison des politiques commerciales protectionnistes de l’administration du président Donald Trump.
D’après lui, plusieurs pays africains ont évoqué la possibilité d’accords de libre-échange bilatéraux avec les Etats-Unis, des propositions accueillies favorablement par Washington. M. Fitrell s’est exprimé dans le cadre de la promotion de la stratégie diplomatique de Donald Trump en Afrique, centrée sur l’investissement privé plutôt que sur l’aide au développement.
Si le slogan « Du commerce, pas de l’aide » existe depuis longtemps à Washington, il reste à voir si les accords récents marqueront une rupture avec les administrations précédentes. Des critiques avancent toutefois que la réduction de l’aide étrangère pourrait compromettre certains projets du secteur privé en Afrique.
L’administration Trump a notamment proposé des coupes dans les financements de la Millennium Challenge Corporation (MCC), une agence américaine qui soutient des projets, tels que les infrastructures routières en Côte d’Ivoire ou l’accès à l’électricité au Sénégal.
L’AGOA, mis en place en 2000 sous la présidence démocrate de Bill Clinton, accorde des exonérations tarifaires aux pays africains sous certaines conditions, telles que le pluralisme politique, le respect des droits humains et la lutte contre la corruption.
A ce jour, une trentaine des 54 pays du continent africain bénéficient de l’accord, qui couvre une large gamme de produits, des vêtements aux voitures. En 2023, les exportations africaines sous AGOA ont atteint 9,26 milliards de dollars, dont 4,25 milliards dans le secteur pétrolier ou de l’énergie, selon la Commission américaine du commerce international (USITC).
V.A.