Le projet de loi, adopté avec 50 pour et 14 contre, consiste à amender le Code criminel.
Il prévoit que désormais l'interruption volontaire de grossesse (IVG) sera autorisée dans quatre cas suivants : la vie d'une femme est en danger si elle poursuit sa grossesse ; la grossesse pourrait entraîner une incapacité permanente ou porter préjudices à la santé mentale de la femme ; il y a des risques de malformation du foetus ; une personne tombe enceinte après un cas d'inceste ou de viol ou dans des cas de relations sexuelles avec une fille de moins de 16 ans.
Le projet de loi avait suscité beaucoup de remous dans la société mauricienne avec les opposants se montrant particulièrement virulents. Des Mauriciens réunis dans une plateforme opposée au projet de loi avaient menacé d'observer une grève de la faim si le texte est adopté.
L'Eglise catholique mauricienne, qui s'était déclaré contre le projet de loi, a toutefois affirmé mercredi qu'elle respectait le vote des parlementaires mauriciens
"L'Eglise respecte le résultat du processus démocratique même si celui-ci a abouti à la légalisation de l'avortement dans certaines circonstances", a indiqué l'Evêque de Port-Louis, Mgr Maurice Piat dans un communiqué.
Mgr Piat a affirmé pourtant que cela ne le dégage pas de sa " responsabilité civique".
"Même si la loi a donné aux femmes le droit d'éliminer une vie humaine déjà commencée en certaines circonstances, je souhaite de tout coeur que cela ne diminue pas notre devoir à tous (y compris aux femmes) de protéger la vie humaine en toute circonstance", a-t- il relevé, ajoutant que l'Eglise continuera à promouvoir la conscientisation sur le devoir civique de protéger la vie humaine.
De leur côté les organisations qui militent depuis des années pour la dépénalisation de l'avortement pensent que ce vote " représente une liberté pour la femme et envers les forces socioreligieuses".
Selon Lindsey Collen, porte-parole du collectif regroupant différentes organisations des droits des femmes, "le vote massif en faveur du projet de loi montre que les parlementaires sont sur la même longueur d'onde que la majorité de la population".
Lindsey Collen a déclaré que le collectif espère maintenant que la loi soit promulguée et appliquée le plus vite possible.