Paludisme en Afrique: Défis perdurant malgré les avancées médicales contre ce mal terrible

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Genève (© 2022 Afriquinfos)- Malgré l’efficacité du vaccin antipaludique RTS,S/AS01 (RTS,S), le paludisme reste un redoutable fléau, particulièrement pour les enfants africains, a indiqué l’organisation mondiale de la santé (OMS) ce lundi 25 avril 2022, journée mondiale de lutte contre le paludisme.

Alors que les projets pilotes de vaccin antipaludique, lancés pour la première fois en avril 2019 ont permis à plus d’un million d’enfants africains de se protégés contre  la malaria, autre nom du paludisme, en 2020, les enfants de moins de cinq ans ont représenté 80 % des décès imputables au paludisme sur le continent africain.

La pandémie de Covid-19 a causé des « perturbations » dans l’accès au soin et la prise en charge du paludisme dans les populations les plus concernées en Afrique, a indiqué l’OMS en marge de la  journée annuelle de lutte contre le paludisme.

Causé par un parasite transmis par les moustiques, le paludisme a entrainé en 2020 le décès de 627 000 personnes dans le monde, selon une estimation de l’OMS. Le nombre de décès a progressé de 12 % sur 12 mois en raison surtout de « perturbations » dans l’accès au soin, liées à la pandémie de Covid-19.

Environ 90 % des cas de paludisme dans le monde sont enregistrés en Afrique, où 260 000 enfants en meurent chaque année.

La moitié de la population mondiale concernée

50 %de la population mondiale est exposée au risque de contracter le paludisme. En 2020, 241 millions de cas de paludisme ont été enregistrés dans le monde, selon l’OMS. La Méditerranée orientale, la zone Pacifique, les Amériques et l’Asie du Sud-Est sont des zones à risque. En juin 2021, la maladie a été déclarée officiellement éradiquée de Chine après quatre ans sans aucun cas autochtone alors que ce pays enregistrait 30 millions de cas par an dans les années 1940.

Cependant, l’immense majorité des cas (95 %) et des décès (96 %) surviennent en Afrique : cette région « supporte une part importante et disproportionnée de la charge mondiale du paludisme », déplore l’OMS. Un peu plus de la moitié des cas enregistrés dans le monde se produisent dans quatre pays africains : Nigeria (31,9 % des cas en 2020), République démocratique du Congo (13,2 %), Tanzanie (4,1 %) et Mozambique (3,8 %).

Plusieurs types de traitements préventifs et curatifs existent. Les diagnostics et les traitements précoces réduisent l’intensité de la maladie, permettent d’éviter les décès et de limiter les transmissions. Selon l’OMS, « le meilleur traitement disponible, en particulier pour le paludisme à Plasmodium falciparum, est une combinaison thérapeutique à base d’artémisinine ».

Il existe aussi des traitements préventifs fortement conseillés pour les femmes enceintes et pour les nourrissons vivant dans les zones à risque ainsi que pour les voyageurs qui se rendent dans ces régions. La « lutte vectorielle » contre le moustique transmetteur est également une réponse importante contre la maladie, avec l’usage recommandé par l’OMS de moustiquaires imprégnées d’insecticides.

Mis au point par le groupe pharmaceutique britannique GSK, le « RTS, S » cible la plus menaçante des espèces de Plasmodium, le P. falciparum.  Après des essais favorables menés au Malawi, Ghana et Kenya, l’OMS a recommandé en octobre 2021 la « large utilisation » de ce vaccin chez les enfants vivant dans des zones à risque, en premier lieu en Afrique.

Vignikpo Akpéné