Paris (© 2025 Afriquinfos)- Le 3 février 2025, cela fera 50 ans que la célèbre chanteuse égyptienne Oum Kalsoum est décédée. L’immense artiste est toujours dans le cœur de ses admirateurs, qui en gardent un souvenir indélébile et continuent de la célébrer. Une série d’hommages lui est rendue à travers le monde. A Paris, le Groupe ‘Love and Revenge’ revisite son répertoire dans un spectacle, Agmal Layali, à la Philarmonie.
Celle qui était surnommée la «Quatrième pyramide d’Égypte» ou encore «l’Astre de l’Orient» a laissé un souvenir vivace dans le cœur de ses fans. Oum Kalsoum est célébrée du 30 janvier au 2 février 2025 à l’initiative du’Groupe Love and Revenge’ composé actuellement de trois musiciens d’horizons culturels différents. Il s’agit du Libanais Rayess Bek – alias Wael Koudaih – (machines, sampler), le Franco-Algérien Medhi Haddab (oud électrique) et le Français Julien Perraudeau (claviers). Les fans pourront se replonger dans la discographie de la diva égyptienne. Il s’agit d’un concert immersif où le groupe interprète des chansons revisitées d’Oum Kalsoum pendant que sur l’écran, derrière les musiciens, défilent des extraits vidéo de concerts de la diva égyptienne et de films dont lesquels elle a joué dans les années 1930. Ainsi que des séquences issues d’autres films.
Que ce soit sa chanson la plus célèbre, Enta Omri (Tu es ma vie), Alf Layla Wa Laya (Mille et une nuits), Ana fintizarak (Je t’attends), sont toujours un délice pour les oreilles, 50 ans plus tard. «Oum Kalthoum parvenait à susciter une émotion d’une puissance incroyable en conjuguant capacité de modulation et intensité de l’expression. C’est sans doute ce qui explique avant tout son succès. Elle avait vraiment quelque chose d’unique», défend Alain Weber, conseiller pour les musiques du monde à la Philharmonie de Paris.
Toujours en guise d’hommages, un volume de la collection «Les grandes vies» chez Gallimard Jeunesse retrace la vie de cet enfant pauvre qui a grandi dans un petit village du delta du Nil et qui apprend à chanter quasiment toute seule, aux côtés de son père, imam de la mosquée locale.
Pour qu’elle puisse se produire dans des fêtes ou des mariages, on la déguise en garçon, et dès qu’elle se met à chanter, c’est la stupeur, la sidération, la beauté dans sa forme la plus pure. Son talent ne passe pas inaperçu et Oum Kaltoum rejoint rapidement Le Caire dans les années 20. Elle va pouvoir y parfaire ce don unique au contact de musiciens, de compositeurs, d’auteurs qui veulent tous jouer pour elle.
Oum Kalsoum a dans les années 50 été la voix des indépendances arabes. La diva est également une grande figure politique, avec notamment l’arrivée au pouvoir de Nasser en 1956. L’homme politique ambitionne d’incarner un nationalisme arabe et Oum Kalsoum joue un rôle de premier plan dans le soft power égyptien.
Elle chante des chansons patriotiques, parfois à la gloire du dirigeant. En 1967, après la défaite égyptienne dans la ‘Guerre des Six Jours’ contre Israël, Oum Kalsoum chante après le discours de démission de Nasser le titre ‘Amour de la Nation’: «Relève-toi et écoute mon cœur, car je suis le peuple. Reste, tu es la digue protectrice, Reste, tu es le seul espoir qui reste à tout le peuple. (…) Reste, tu es l’amour de la Nation, L’amour et l’artère du peuple».
Le jour suivant, le dirigeant reprend sa démission! Oum Kalsoum a aussi aidé financièrement son pays en reversant au Gouvernement les bénéfices de ses concerts. «Je ne peux pas rester sans rien faire. Il faut que j’aide l’Egypte à renflouer ses finances qui sont désastreuses», déclarait la diva dont les images des obsèques après sa mort le 3 février 1975 ont fait le tour de la planète. Une marée humaine a suivi son cercueil dans les rues du Caire pour lui faire ses adieux nationaux et nationalistes.
S. B.