Parmi eux figurent des colonels, des lieutenants-colonels, des majors et un capitaine, dont treize ont été jugés coupables d'insurrection dans l'est de la RDC.
Une foule importante a assisté à ce procès en plein air, pour être témoin de l'événement, notamment des centaines d'habitants d'Uvira qui ont vécu dans la crainte de ces hommes en uniforme, pour la plupart d'anciens commandants au Sud-Kivu ayant commis de graves violations des droits de l'Homme dans la région.
Outre les accusations portées à leur charge par le procureur militaire de l'Etat, 14 civils ont aussi déposé des plaintes. Plusieurs autres personnes sont venues témoigner en personne de la manière dont leurs maris, fils et filles ont été tués par des soldats, sous le commandement de ces officiers, au cours de la désertion intervenue au sein de l'armée au Nord et Sud Kivu, en février dernier, pour rejoindre le général mutin Bosco Ntaganda, qui est sous mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale pour crimes contre l'humanité.
"Nous sommes venus témoigner devant le tribunal afin que justice puisse être rendue pour ce qui nous est arrivé", a déclaré une femme venue témoigner devant la cour militaire. "Nous sommes fiers du gouvernement congolais pour la tenue de ce procès. Si la justice continue d'être maintenue, la situation au Congo va s'améliorer", a-t-elle ajouté.
Pour le directeur du Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l'Homme (BCNUOH) en RDC, Scott Campbell, ce procès est "un signal fort envoyé à travers le pays".
Il donne "de l'espoir à la population que personne – qu'il soit civil ou militaire – n'est au-dessus des lois" et démontre "les résultats de plus en plus positifs du système judicaire militaire congolais", a-t-il affirmé, ajoutant que "les membres des forces de sécurité – quel que soit leur rang – doivent respecter la loi".
Plusieurs sections civiles de la MONUSCO ont travaillé en étroite collaboration avec leurs collègues militaires de la mission pour fournir un soutien logistique et technique aux autorités militaires et judiciaires congolaises, au cours des enquêtes préliminaires, tout au long de la procédure judiciaire jusqu'au transfert des condamnés en prison, selon le BCNUOH.