Bissau (© 2020 Afriquinfos)- L’ex-Premier ministre et candidat de l’opposition en Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embalo, a été proclamé mercredi vainqueur de l’élection présidentielle dans ce petit pays d’Afrique de l’Ouest à l’histoire tumultueuse, une victoire contestée par son adversaire du parti majoritaire, Domingos Simoes Pereira, qui dénonce des « fraudes ».
M. Embalo, 47 ans, a comblé un retard de 12 points concédé à son adversaire lors du premier tour et remporté 53,55% des voix dimanche dernier, contre 46,45% pour M. Pereira, a annoncé la Commission électorale nationale (CNE).
Des scènes de joie ont immédiatement éclaté à proximité de l’hôtel, placé sous très haute surveillance policière, où les résultats ont été proclamés.
« Les résultats provisoires qui viennent d’être proclamés sont pleins d’irrégularités, de nullité et de manipulations, qui (constituent) une fraude électorale.Un tel résultat, nous ne pouvons pas l’accepter », a déclaré devant des militants au siège de son parti M.Pereira, alors que les supporters de M. Embalo fêtaient la victoire dans le centre de la capitale Bissau à grands coups klaxons et de concerts de casseroles.
« Nous allons amener toutes les preuves qui démontrent que les résultats ont été changés » au profit de M. Embalo, a ajouté le chef du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), en annonçant un « recours en annulation » après consultation de ses conseillers juridiques.
« Je serai un président de la concorde nationale », a pour sa part assuré Umaro Sissoco Embalo, qui défendait les couleurs du parti Madem, une dissidence du PAIGC.
« L’euphorie de la campagne est terminée.J’ai besoin de tous les Bissau-guinéens pour faire une nouvelle Guinée-Bissau », a-t-il ajouté depuis son siège de campagne.
M. Pereira avait viré en tête lors du premier tour, avec 40,1% des voix, contre près de 28% pour M. Embalo.
Mais ce dernier a pu compter sur le soutien des principaux candidats éliminés, dont le président sortant José Mario Vaz, arrivé seulement à la quatrième place au premier tour.
Le président élu est un général de brigade de réserve, ancien Premier ministre (2016-2018) du président Vaz, spécialiste des questions de défense et géostratégiques. Il a également été le représentant en Afrique de l’Ouest d’un fonds d’investissement libyen.
V.A.