Namibie: La jeunesse des ‘born free’, arbitre décisif dans les élections générales de ce 27 novembre

Afriquinfos Editeur
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Des électeurs attendent pour voter à l'élection présidentielle et aux législatives, le 27 novembre 2024 à Windhoek, en Namibie.

Les Namibiens votaient mercredi 27 novembre 2024, parfois après de longues heures d’attente dans des files interminables, pour les élections les plus incertaines qu’ait connu le parti historique au pouvoir, dont la candidate Netumbo Nandi-Ndaitwah pourrait être contrainte à un second tour inédit.

Des électeurs attendent pour voter à l’élection présidentielle et aux législatives, le 27 novembre 2024 à Windhoek, en Namibie.

Après trois décennies de règne de la Swapo, mouvement d’inspiration marxiste du temps de la lutte, la Namibie demeure, après l’Afrique du Sud, le deuxième pays le plus inégalitaire de la planète, selon la Banque mondiale.

‘L’abondante activité minière ne se traduit pas vraiment par des opportunités d’emploi’, observe l’analyste indépendante Marisa Lourenço. Et ‘cela alimente une grande part de la frustration des jeunes’, dont 46% des 18-34 ans étaient sans emploi en 2018, selon les derniers chiffres. L’Organisation du peuple du Sud-Ouest africain (Swapo), qui a combattu pour l’indépendance du pays, sous le joug jusqu’en 1990 de l’Afrique du Sud de l’apartheid, peut craindre le même sort que ses partis de libération frères dans la région.

Un vent de changement souffle depuis quelques mois sur le sud du continent africain à la population très jeune. Dans la foulée du revers électoral de l’ANC en Afrique du Sud, dépossédé de sa majorité absolue, le BDP au pouvoir depuis 1966 au Botswana a été balayé.

Ces partis n’ont plus le même attrait auprès des « born frees », ces jeunes nés après la libération de leurs pays. ‘Ce n’est pas seulement qu’ils sont jeunes et qu’ils n’ont pas connu la libération’, observe auprès de l’AFP Nic Cheeseman, spécialiste de politique africaine à l’Université de Birmingham. ‘C’est qu’ils subissent de plein fouet les effets de la crise économique’.


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