Juba (© 2024 Afriquinfos)- Chez MTN, géant africain des Télécommunications né en Afrique du Sud, on ne badine pas avec la politique anti-corruption. Un responsable de la filiale sud-soudanaise de cette multinationale florissante l’a appris à ses dépens. Il a été purement et simplement limogé après qu’un média local ait rendu publics les fruits d’investigations d’un lanceur d’alerte.
Selon des informations révélées par «Radio Tamazuj» et basées sur des investigations d’un lanceur d’alerte, deux employés de haut rang de MTN et de ZTE Corporation South Sudan extorquaient des pots-de-vin à des sous-traitants en les menaçant de les priver de projets lucratifs.
Selon un enregistrement audio échangé avec un partenaire technique du groupe Télécom précité et dans lequel les voix du Responsable des projets d’investissement de MTN et du Chef de projet d’ingénierie de ZTE sont identifiables, «50.000 dollars et 10% de chaque bon de commande» ont été exigés comme conditions préalables «à l’attribution d’un marché à un sous-traitant».
L’opérateur sud-africain utilise en effet des équipements fabriqués par ZTE Corporation, qui lui offre également des services d’ingénierie, comme des installations techniques réalisées par des sous-traitants de ZTE Corporation.
L’affaire a éclaté le 23 juillet 2024, après publication d’un article. Les responsables de la maison-mère de MTN n’ont pas tardé à réagir. Alors même qu’une enquête est cours pour mettre à nu toutes les personnes impliquées dans ce réseau présumé de rétro-commissions, le cadre de l’entreprise identifié a d’ores et déjà été limogé, en conformité avec une application stricte de la politique anti-corruption du géant sud-africain.
L’un des principes de la politique anti-corruption de MTN est que les employés ou les parties associées ne rechercheront ni n’accepteront de pots-de-vin, de commissions occultes ou de paiements inappropriés. Conformément à cette politique, le non-respect et/ou l’implication dans des actes de corruption ou de pots-de-vin entraîneront des mesures disciplinaires pouvant conduire au licenciement, et pourraient donner lieu à des poursuites pénales et/ou civiles, énoncent les principes directeurs du personnel de MTN.
En revanche, des sources ont déclaré à «Radio Tamazuj» que ZTE Corporation, qui est également soumise à la politique anti-corruption de MTN en tant que partenaire technologique, n’avait pas encore pris de mesures disciplinaires à l’encontre de l’employé soupçonné.
Afriquinfos