Mozambique: Vers deux mois de crise, malgré la concertation politique tentée par F. Nyusi ce 26 novembre

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Des policiers anti-émeute et leurs chiens déployés dans une rue de Maputo, le 7 novembre 2024 au Mozambique.

Le principal opposant mozambicain a déclaré vendredi 22 novembre 2024 qu’il était prêt à des discussions avec le Président Nyusi, si les charges retenues contre lui à la suite des élections contestées d’octobre 2024 étaient abandonnées. Ce 26 novembre 2024, une rencontre convoquée par le Président F. Nyusi pour une discussion entre les 4 principaux protagonistes de la présidentielle de 2024 a tourné court.

Des manifestants près de barricades en feu dans une rue de Maputo, le 7 novembre 2024 au Mozambique.

Le Président Filipe Nyusi, qui doit passer la main à son successeur Daniel Chapo en janvier 2025, avait invité Venancio Mondlane à son bureau de Maputo ce 26 novembre 2024. Cette invitation intervient à la suite de la mort de dizaines de personnes (plus d’une trentaine selon des OSC) dans une répression policière contre des manifestations contestant les résultats des élections du 9 octobre. M. Mondlane, qui estime que le scrutin a été truqué en faveur du parti Frelimo du Président Nyusi, a quitté le pays par crainte d’une arrestation ou d’une agression, selon ses propres mots. V. Mondlane n’a pas pu effectuer le déplacement du Palais présidentiel mozambicain ce 26 novembre. Le Président Nyusi estime que ce n’est que partie remise dans la recherche durable de solutions aux maux politiques de l’heure du pays.

Scènes de contestation des résultats de la présidentielle d’octobre 2024 au Mozambique.

‘Nous sommes ouverts au dialogue’, a assuré M. Mondlane dans un discours diffusé sur Facebook. ‘Cela doit être un dialogue authentique, et non plein de pièges’, avait-il ajouté avant la rencontre de ce 26 novembre 2024. Dans une réponse écrite à l’invitation du Président, l’opposant réclamait une participation ‘virtuelle’ à l’échange proposé.

L’Etat a engagé des poursuites pénales et civiles contre Venancio Mondlane et son parti Podemos, réclamant des dommages pour les dégâts causés par les manifestations de ces dernières semaines. M. Mondlane demandait l’annulation de toutes les procédures lancées contre lui avant de donner son accord à un échange avec le Président. Il demandait également des excuses publiques et des indemnisations pour les décès et des réformes dans les domaines constitutionnel, économique et électoral.

Des organisations de défense des droits humains ont accusé les autorités du Mozambique d’avoir utilisé des balles réelles face aux manifestants. L’ONG mozambicaine CDD (Centre pour la démocratie et les droits humains) a comptabilisé au moins 65 morts. M. Mondlane a évoqué vendredi 22 novembre 2024 un bilan de 60 morts. Et M. Nyusi avait déclaré mardi 19 novembre que 19 personnes ont été tuées, dont cinq policiers.

Le Président mozambicain Filipe Nyusi lors d’un meeting électoral à Matola, le 12 octobre 2019.

© Afriquinfos & Agence France-Presse