Mondial 2018/Elimination de l’Egypte : Occasion inouïe de rompre définitivement avec la Salah-dépendance

Afriquinfos
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Equipe nationale d'Egypte en 2018 (Photo, DR)

SAINT PETERSBOURG (© CHRONIQUE «WORLD CUP 2018 SPIRIT» Afriquinfos) – Le football offensif hyper limité étalé par les Pharaons d’Egypte depuis leur première sortie dans le Mondial 2018 a précipité leur élimination ce 19 juin. L’heure de la refondation de la sélection de ce pays a peut-être sonné.

 

On connaissait les schémas tactiques bornés à la défensive du sélectionneur argentin de l’Egypte, Hector Cuper. Depuis la qualification des Egyptiens pour le Mondial 2018, l’Argentin n’aura rien fait pour adapter la vie tactique de son équipe aux défis de la Coupe du monde. La blessure de Mo Salah le 26 mai dernier a un peu plus mis à nu les carences d’un tel schéma tactique, efficace de temps en temps, mais suranné pour prétendre aller loin dans un Mondial.

Mince ; habituellement bien bâtis athlétiquement, les Egyptiens ont du talent à revendre et à faire valoir, largement au-delà des limites inexplicables dans lesquelles H. Cuper enchaîne la vie de toute une sélection. Il est inimaginable de disposer d’une star immense de la trempe de Mo Salah, et de ne pas se battre ardemment pour bâtir autour de lui une équipe huilée dans tous ses rouages, et à même de se passer de la dépendance de l’avant-centre du FC Liverpool !

C’est le moment idéal pour couper ce cordon ombilical entre l’indispensable présence de Salah pour sublimer l’efficacité de sa sélection. On peine à croire que de jeunes et talentueux attaquants égyptiens comme Amr Warda, Hassan Trezeguet ou encore El Neny ne soient pas formatables pour devenir des serial buteurs, en cas de tout empêchement de Mo Salah.

S’il faut changer d’entraîneur pour accélérer cette mue, les premiers responsables de la Fédération égyptienne ne devraient pas hésiter et lésiner sur les moyens pour parvenir à cette donne. Créer un renouveau dans la sélection des Pharons (septuples vainqueurs de la Coupe d’Afrique des Nations) commandera également de créer un pont entre les vieilles et montantes générations. L’on a des pincements au cœur quand on se rend compte qu’il n’y a jamais eu des passerelles entre différentes prodigieuses générations de footballeurs en Egypte. La génération des Amr Zaki n’a jamais passé réellement la main à celle de Mohamed Gedo, la génération de ce dernier n’a non plus créé une émulation avec l’époque Salah, etc. Une hécatombe à rompre si l’Egypte veut rivaliser d’ardeur avec les meilleurs d’Afrique durant la CAN 2019.    

 

Par Georges SAMIR