Le réalisateur et producteur algérien, Mohamed Lakhdar Hamina, seul cinéaste arabe et africain couronné à Cannes, est mort vendredi 23 mai 2025 à l’âge de 95 ans, a annoncé sa famille.
Il s’est éteint à son domicile à Alger, ont précisé ses enfants. Il est l’un des rares réalisateurs africains et arabes à avoir concouru quatre fois au Festival de Cannes, remportant deux distinctions majeures, le prix de la première oeuvre pour « Le Vent des Aurès » en 1967, et la prestigieuse Palme d’Or pour « Chronique des années de braise » en 1975.
Il était le doyen des lauréats de la Palme d’Or encore en vie. Un hommage lui a été rendu lors du Festival de Cannes en projetant la version 4K de son oeuvre « Chronique des années de braise » dans le cadre du programme ‘Cannes Classic’. « Chronique des années de braise » avait propulsé définitivement cet autodidacte en réalisateur d’envergure mondiale. La lutte pour l’indépendance de l’Algérie était au coeur de cette grande fresque historique qui raconte en six tableaux, de 1939 à 1954, la naissance d’une nation avec le cheminement du peuple algérien jusqu’à l’embrasement contre la colonisation française et la guerre d’indépendance (1954-1962).
Né le 26 février 1934 à M’sila dans l’Aurès (nord-est), Mohamed Lakhdar Hamina était le fils de modestes paysans des hauts plateaux. Après une école d’agriculture, il avait étudié en France à Antibes où il avait rencontré son épouse, mère de leurs quatre fils. Pendant la guerre d’Algérie, son père avait été enlevé, torturé et tué par l’Armée française. Lui-même appelé en 1958, il avait rejoint à Tunis la résistance algérienne.
Le cinéma, il l’avait appris sur le tas, à travers un stage aux actualités tunisiennes avant de se lancer dans de premiers courts-métrages.
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