Niamey (© 2024 Afriquinfos)- En réponse à la croissance alarmante de la mendicité de rue dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, les Gouvernements de certains de ces pays, notamment le Niger, la Côte d’Ivoire et le Sénégal ont choisi de s’attaquer directement au phénomène. En mettant en place des mesures strictes pour contrer ce phénomène social qui ternit considérablement l’image de plusieurs agglomérations.
L’ampleur de la mendicité dans la capitale nigérienne, Niamey, » ternit l’image des autorités et du pays« . Pour ce faire, le gouverneur de la région, le général de brigade Abdou Assoumane Harouna, a annoncé ce mardi 13 août, dans un point presse avoir décidé à partir de ce mardi de « rapatrier tous les mendiants dans leurs villages respectifs« .
« Nous avons décidé de sévir, et à partir d’aujourd’hui, nous allons rassembler tous ces mendiants et les acheminer dans leurs villages respectifs. Des instructions fermes ont été données aux services de la gendarmerie et de la police qui sont sur les axes routiers pour empêcher leur retour dans la capitale« , a précisé le général.
Pour lui, « ceux qui en ont fait un métier, sont à la recherche de la facilité; et cette activité fait d’eux des paresseux, pendant que les Nigériens de tous bords s’activent chacun dans la dignité« , pour trouver son pain. Mais, il a souligné que « si d’aventure, après avoir été acheminés dans leurs villages, ils revenaient, nous allons désormais les envoyer travailler obligatoirement dans les travaux de grande irrigation qui s’étendent de Kandadji (ouest) à Diffa (est)’’.
Plus de mille migrants nigériens qui mendiaient dans les rues de Dakar ont eux aussi été rapatriés dans leur pays.
Un bénéfice de plus de 5 milliards de fcfa aux marabouts du Sénégal
Le Sénégal avait depuis juin 2016, ordonné le retrait des enfants dans les rues de Dakar. L’ex- président de la République du Sénégal, Macky Sall, avait ordonné aux services compétents de retirer les enfants des rues et de les placer dans des centres d’accueil pour les rendre à leurs parents.
Il avait mis en garde ceux qui les forcent à mendier d’une amende ou d’une peine de prison. Ce qui n’empêche pas les talibés de prendre quartier tous les jours dans les rues de Dakar. Selon l’ONG Save the Children, plus de 100.000 enfants confiés par leurs familles à des « daaras », des écoles coraniques, sont contraints de mendier à travers le pays. Cette mendicité rapporterait plus de 5 milliards FCFA par an aux marabouts à Dakar, selon un expert des Nations Unies au Sénégal cité par Human Right Watch.
Pour éradiquer la mendicité dans les rues d’Abidjan, le pays a lancé une brigade anti-mendicité le 22 juillet dernier. En amont à cette brigade, Ibrahim Cissé Bacongo, le ministre gouverneur du district d’Abidjan interdisait en avril de cette année 2024, la mendicité dans le pays.
La mesure prise par les autorités ivoiriennes d’interdire la mendicité « vise à assainir le cadre de vie des populations, à assurer davantage la sécurité des personnes et des biens, ainsi qu’une meilleure fluidité routière », selon les autorités. La mendicité était déjà interdite en Côte d’Ivoire depuis 2013, mais une tolérance s’était installée dans les faits. Le district autonome d’Abidjan a décidé d’y mettre fin et ces derniers jours, les contrôles policiers se sont intensifiés.
Au Togo, la mairie de la commune Golfe 1 ne veut plus de mendiant sur son territoire. Pour le premier responsable de cette municipalité, il n’est plus question de trouver enfants, jeunes et adultes quelle que soit leur situation à quémander aux feux tricolores. Un plan de riposte se prépare pour les prochains mois.
Le problème, en effet, souligne le maire Joseph Koami Gomado, premier responsable de la commune Golfe 1, «a été soulevé au niveau du Conseil ». Un phénomène qui, selon l’élu local, constitue « un danger à la fois pour ces frères et sœurs et également pour les usagers. Aussi dans une commune digne comme la nôtre, faut-il qu’on fasse tout pour éviter des situations pareilles », a-t-il ajouté.
De fait, la mairie propose un plan de riposte qui tourne autour de l’auto-employabilité et de la prise en charge. «Quand vous voyez ces mendiants, il y a parmi eux des enfants qu’on manipule pour faire ce travail. Il y a également des gens qui peuvent travailler. Donc pour ces éléments rassemblés, on a décidé que ce n’est plus le lieu de faire des activités de ce genre. Nous avons eu a travaillé avec la Police, en interne nous travaillons avec tous les départements aussi et nous avons aussi sur notre territoire des ONGS qui s’occupent des enfants démunis avec qui on travaille», a exposé Joseph Gomado.
Vignikpo Akpéné