Mauritanie : Le procès des antiesclavagistes est renvoyé devant le parquet pour "nullité de procédure"

Afriquinfos Editeur
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Cette décision de la cour criminelle a été prise après suspension de la première audience du procès "pour examiner les vices de formes soulevés par la défense".

La défense a en effet demandé l'annulation de la qualification des faits reprochés à Biram Ould Dah, président de l'IRA et ses six compagnons par le parquet d'"apostasie".

Une accusation passible de peine de mort, selon la loi mauritanienne largement inspirée de la Charia (loi islamique).

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Selon la défense, les faits passibles de peine de mort doivent faire l'objet de procédure d'enquête particulière pour établir le flagrant délit, ce qui n'a pas été fait dans le cas de l'affaire de l'autodafé des livres du rite malikite.

"Après ce renvoi devant le parquet, la défense n'a pu obtenir la libération des accusés, ce qui nous amène aujourd'hui à considérer que ces derniers sont en détention arbitraire", a expliqué un avocat du collectif de défense de Biram et ses compagnons.

Selon le militant antiesclavagiste Biram Ould Dah cité par la presse locale, ce premier renvoi pour nullité de procédure et vice de formes "augure du triomphe prochain de la justice et de la remise des antiesclavagistes dans leur droit".

Arrêtés depuis le 1er mai dernier, Biram et ses compagnons sont jugés pour avoir incinéré publiquement des livres du rite malikite en vigueur en Mauritanie.

Les défenseurs de Biram avaient auparavant déploré "l'ingérence de l'exécutif dans les affaires judiciaires", après la promesse du président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, faite devant des foules, de châtier "sévèrement" les auteurs de l'acte d'autodafé.