Mauritanie : L’extradition de l’ancien chef des renseignements libyens pas encore envisagée

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Le chef de l'Etat mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a en effet affirmé qu'Al Sanoussi dont l'extradition est demandée par la Libye, la France et la Cour pénale internationale, "doit être d'abord jugé par la justice mauritanienne" avant de faire l'objet d'une quelconque décision d'extradition.

Le président mauritanien a ajouté que Sanoussi devra répondre devant la justice mauritanien pour "être entré avec une fausse identité", précisant toutefois que son passeport "n'était pas falsifié, mais plutôt établi au nom d'un ressortissant malien".

Ould Abdel Aziz, qui s'exprimait lundi à l'occasion du troisième anniversaire de son investiture à la tête de son pays en 2009, fêté à Atar (nord mauritanien), a ajouté que Al Sanoussi s'était présenté "sous un faux nom et c'est à ce titre que la justice mauritanienne va le juger".

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Par ailleurs, Ould Abdel Aziz a souligné que cette "situation a été à maintes reprises expliquée aux autorités libyenne et françaises ayant fait le déplacement à Nouakchott pour demander l'extradition de Senoussi.

Senoussi est accusé par la sécurité française d'avoir joué un rôle clef dans l'attentat contre un avion de la compagnie UTA en 1989.

Le 4 juillet dernier, Abderrahim Al-Kip, chef du gouvernement libyen, était arrivé, dans la capitale mauritanienne pour tenter d'obtenir de Nouakchott l'extradition vers Tripoli de l'ancien chef des renseignements de Mouammar Kadhafi.

Cette visite était intervenue la veille d'un entretien téléphonique entre le président mauritanien et Moustapha Abdeljalil, président du Conseil national libyen de transition ( CNT), au cours duquel ce dernier avait renouvelé auprès des autorités mauritaniennes, la demande d'extradition d'Abdallah al- Senoussi. Il avait alors indiqué que les libyens tiennent à ce que Sanoussi répondent devant la justice de son pays des massacres de milliers de révolutionnaires au cours de la révolution de la Libye.

Abdeljelil avait également fait savoir que "l'avenir des relations entre les deux pays dépendra étroitement de l'extradition de Senoussi".

Selon le président mauritanien, "c'est quand il aura répondu devant la justice mauritanienne et que son dossier sera terminé qu'il (Senoussi) pourra faire l'objet d'une décision politique et bien sur sous certaines condition, car nous avons une responsabilité morale à, l'égard de l'homme"

Le 21 mai dernier, Abdallah Senoussi avait été inculpé de " présence illégale avec de faux documents d'identité sur le territoire Mauritanie" par le procureur de la cour de Nouakchott, avant d'être mis sous mandat de dépôt à la prison centrale de Nouakchott par le procureur.

Il avait auparavant passé 45 jours de détention dans un lieu tenu secret par les autorités mauritaniennes, où il a été entendu par les enquêteurs.

Le 17 mars dernier, Senoussi avait été arrêté par les services de sécurité mauritaniens au moment où il venait de débarquer d'un vol en provenance de Casablanca avec un passeport établi au nom d'un ressortissant malien, en compagnie d'une personne demeurée, jusqu'ici non identifiée

Senoussi est sous le coup d'un mandat d'arrêt de la cours internationale de justice qui l'accuse de "meurtres et des persécutions de civils constitutifs de crimes contre l'humanité" au cours de l'insurrection libyenne.

La Mauritanie et la Libye ne sont pas liées par un accord bilatéral d'extradition. Toutefois, les deux pays sont signataires de conventions au sein de la Ligue arabe traitant des échanges entres les services de sécurité des pays membres de cette organisation.

Des militants de droits humains et des avocats mauritaniens ont récemment incité les autorités mauritaniennes à protéger Abdallah Senoussi, dont le pays demeure "encore instable" selon ces activistes.