Maurice : La récolte sucrière menacée d’une grève générale

Afriquinfos Editeur
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5 000 laboureurs et artisans sont concernés par ce mouvement dans un secteur qui même s'il n'est plus numéro un, reste très importante pour l'économie mauricienne.

Le comité de négociation syndicale (Joint Negotiating Panel, JNP) qui regroupe l'Union of Artisans of the Sugar Industry, le Sugar Industry Labourers Union, l'Artisans and General Workers Union et l'Organisation de l'unité des artisans s'élève contre le refus de l'association des producteurs de sucre (Mauritius Sugar Producers Associstion, MSPA) de faire des négociations collectives comme cela a toujours été le cas dans ce secteur depuis plus d'un siècle.

Selon Serge Jauffret, un des porte-parole du JNP, la MSPA vient de leur envoyer un message leur demandant de mettre fin à la négociation collective, mesure qui prendra effet le 13 juin. « On lui demande de reprendre la notice, au cas contraire on va enclencher des activités syndicales. On a déjà commencé des réunions de mobilisation avec les travailleurs de l'industrie sucrière et ils ont déjà pris la décision d'aller vers une grève générale avant la coupe qui va débuter en juin si la MSPA ne retourne pas sur sa décision », déclare le syndicaliste.

« La MSPA veut qu'il y ait des négociations sectorielles mais au sein du JNP, on n'en veut pas. C'est inacceptable. La MSPA veut mettre fin à la négociation collective », s'insurge Serge Jauffret.

En ce faisant, la MSPA veut renier un accord qu'elle avait conclu après d'âpres négociations en juin 2010. Une grève avait été évitée de justesse. Selon cet accord et en se basant sur leur salaire au 30 décembre 2009, les travailleurs de l'industrie sucrière devait obtenir une hausse de 11 % à compter de janvier 2010, puis 3 % pour chacune des trois années qui suivent, soit en janvier 2011, 2012 et 2013.

Cette fois ci les syndicats réclament la création du Fonds pour une allocation de dignité sur lequel la MSPA devrait verser 2% des profits nets. Le fonds ainsi constitué servirait à financer les soins médicaux des travailleurs de l'industrie sucrière ainsi que leurs déplacements à l'étranger quand les soins ne sont pas disponibles à Maurice. Le fonds devra aussi pourvoir aux frais d' examens des enfants des employés. Les syndicats réclament aussi une allocation de Rs 2 000 (67 US$) qui devrait être comptabilisé pour leur pension de retraite.

Face à l'intransigeance du patronat, les syndicats ont fait appel au professeur Ved Prakash Torul qui avait agit comme médiateur lors de la crise de 2010 et au ministre du Travail.