Maurice : Le président Jugnauth démissionne et dénonce la mauvaise gestion des affaires de l’Etat

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Lors d'une allocution de 30 minutes, le président a fait un véritable réquisitoire contre les pratiques en cours sous le présent gouvernement dirigé par le Premier ministre Navin Ramgoolam. Aucun secteur n'a été oublié avec de sévères attaques contre l'absence de mesures pour lutter contre la drogue ou encore la fraude et la corruption. Il s'est emporté contre le manque de leadership et la lenteur avec laquelle les décisions importantes du pays sont gérées.

« Il faut un leadership et il faut cesser de palabrer et agir », a-t-il martelé. Il s'est appesanti sur la détérioration de la situation de la sécurité et l'ordre, sur la recrudescence de la drogue et de la corruption dans le pays et la dégradation de la situation des ménages se trouvant dans les groupes vulnérables.

Sir Anerood Jugnauth s'en est pris directement à Navin Ramgoolam responsable des pertes des compagnies nationales comme Air Mauritius et la State Trading Corporation. « Quand j'avais abordé cette affaire avec le Premier ministre, il m'a laissé comprendre que ni lui ni le conseil des ministres n'étaient au courant de ces décisions», devait-il ajouter.

Tout cela, aux yeux du président, est la démonstration du manque de leadership à la tête du pays. Ce manquement favorise, selon lui, le développement du trafic de drogue, l'érosion du pouvoir d'achat, le chômage, le gaspillage, la pauvreté, l' augmentation de la dette publique, le retour du Fonds monétaire international (FMI) la fraude et la corruption.

« Est-ce que devant un tel constat je devais rester à ne rien faire au Château du Réduit ? », se demande le président avant de fournir lui-même la réponse. « Je ne peux rester les bras croisés et voir mon pays aller vers la banqueroute comme avant 1982. »

Le président n'a pas manqué de rappeler comment il avait dirigé le pays entre 1982 et 1995 et de 2000 à 2003. Il a affirmé que pour lui « le pays passe avant tout chose » et s'est pourquoi il a décidé d'abandonner le confort de la présidence pour revenir dans l'arène politique.

Il a terminé en déclarant qu'il allait soumettre sa démission dans l'après-midi au président de l'Assemblée nationale et n'a pas répondu aux questions de la presse. Il a toutefois déclaré que dès la semaine prochaine il va organiser une conférence de presse et répondre à toutes les questions.