Les combattants du feu ont dû se battre pendant près de quatre heures pour venir à bout des flammes qui menaçaient également de propager aux bâtiments voisins, dont des maisons en construction.
Des échoppes de restauration se trouvant à proximité de l' autoroute, non loin de la zone d'incendie ont été évacuées. Si aucune victime n'ait à déplorer, les plantations appartenant à trois compagnies sucrières, Terra, Labourdonnais et Rouillard & Frères ont été complètement détruites.
Pour l'heure, l'origine de cet incendie est toujours inconnue.
"Au total 500 arpents sous culture de canne à sucre étaient menacés par le feu. 250 arpents ont été la proie des flammes, dont 20 arpents sous culture de jeunes pousses ", a expliqué un responsable des pompiers sur une radio.
Une route départementale a dû être fermée temporairement à la circulation en raison d'une épaisse fumée noire émanant de l' incendie, qui rendait difficile la visibilité dans cette région.
L'incendie de Forbach s'ajoute à une multitude de sinistres qui ont déjà ravagé plusieurs milliers d'arpents de cannes principalement dans le nord de l'île du sud-ouest de l'océan Indien.
Les sucriers et les planteurs concernés sont inquiets. "Avec les récents incendies, environ 5.000 tonnes de canne des petits planteurs ont été brûlées alors que nous ne sommes encore qu'à 30 % de la coupe qui termine en décembre. Une chose est sûre, le taux d' extraction de sucre de ces cannes brûlées a été réduit. Cela représente un manque à gagner de l'ordre de 10 % à 15 % sur les recettes totales des planteurs concernés", confie Kreepalloo Sunghoon, secrétaire de l'Association des petits planteurs.
Un officier du Syndicat des Sucres explique que les petits planteurs produisent 1,3 million de tonnes de canne par an. Entre 30 % et 35 % de leurs champs sont brûlés annuellement par des incendies criminels.
Du côté du groupe sucrier Terra (Agriculture), les pertes sont également énormes. "Les huit cas d'incendie du 8 et du 9 septembre ont brulé 1 005 arpents. Le séquentiel de la récolte de la canne est bouleversé ", indique Jean Arthur Lagesse, directeru général de Terra (Agriculture).
A Maurice, la production de cannes est d'environ 4,5 millions de tonnes par an, soit l'équivalent d'environ 450.000 tonnes de sucre. L'industrie sucrière fait des "cool burning ", soit des brûlis de canne organisés sur 20 % de toute la superficie de canne qu'elle produit. Toutefois, il n'y a que 5 % à 7 % de leurs champs qui sont brûlés de façon criminel.
Le ministre de l'Agro-industrie n'avait pas caché sa colère à la suite des incendies du mois de septembre. Satish Faugoo avait même laissé entendre qu'il existait de "fortes indications qu'il s' agissait d'un acte criminel ". Il avait rappelé que la loi prévoit une peine maximale de 20 ans de prison pour ce genre de délit. Le ministre avait affirmé qu'on ne pouvait tolérer de tels actes à une "période où la situation économique du pays est morose ".
L'industrie sucrière constitue toujours un pilier important de l'économie mauricienne.