Conclut l’été dernier, l’accord de pêche entre le Maroc et l’Union Européenne (UE) est paralysé à cause d’un conflit sur les tomates. Il ne manque plus que la signature du Roi, Mohammed VI, pour entériner cet accord. Cependant, une récente décision de l’UE sur le prix des tomates marocaines vient de bloquer le processus. Un conflit qui pourrait avoir de lourdes conséquences sociales, notamment en termes de chômage, s’il ne trouve pas de solution.
La tomate est un produit d’importation sensible pour lequel l’UE a fixé un prix minimal d’entrée à 46€ la tonne. L’objectif de cette mesure est de garantir la compétitivité de la production européenne, et principalement espagnole, face à celle du Maroc. En parallèle, le Vieux Continent est dépendant du Royaume qui fournit 285.000 tonnes par an et qui est le seul pays avec l’Espagne à réunir les conditions solaires pour produire même en hiver.
Récemment, l’Espagne a déposé une plainte auprès de l’UE car la production marocaine entre en compétition directe avec la sienne et met en danger la pérennité de ses agriculteurs. Ceci est dû au fait que, bien souvent, Rabat exporte en deçà des 46 euros la tonne fixés, sans payer la différence comme il devrait le faire. Prenant note de la plainte hispanique, l’Union Européenne a décidé d’appliquer fermement ce prix limite d’entrée.
Une décision que le Maroc conteste, expliquant que l’Europe a ainsi changé les règles du jeu au milieu de la partie. Selon le Royaume, cela pourrait affecter l’économie du pays et détruire plus de 30.000 emplois. C’est pourquoi l’accord de pêche, actuellement entre les mains du Roi est bloqué.
L’Espagne aussi pourrait être pénalisée si cet accord n’est pas conclu. En effet, un millier de familles, dont 600 en Andalousie, dépendent directement de cette pêche. Le pays est le principal concerné, car il regroupe 90% des bateaux européens affectés à cette zone. Faute d’accord avec le Maroc, cela fait déjà deux ans que les pêcheurs ne peuvent pas pêcher de sardine, merlu et thon dans les eaux marocaines.
