C'est un projet d’envergure qui a été pensé dans les moindres détails. La question qui était sur toutes les lèvres : Est-ce que ce nouveau projet prévoit des peines de prison pour les journalistes ?
Une liberté de la presse limitée
Emprisonnements, arrêts de parution illégaux, etc… sont le quotidien des journalistes marocains. Au Maroc, les journalistes peuvent s’exprimer mais doivent éviter certains sujets sensibles : le Sahara occidental, les violations des droits de l’homme, etc…
Le dernier code de la presse datant de 2007 stipulait : "est puni d'un an à cinq ans d'emprisonnement et d'une amende de 10.000 à 500.000 dirhams (910 à 4.550 euros) ou l'une de ces deux peines seulement quiconque (…) porte atteinte au respect dû au Roi ou aux membres de la famille royale chérifienne".
Amnesty International dénonçait d’ailleurs un code de la presse inutile qui, même s’il était devenu moins dur, condamnait encore des journalistes à la prison. L’ONG précisait également que si les peines de prison avaient diminuées elles étaient souvent remplacées par d’importantes amendes comme le journal Tel Quel qui avait dû verser 50 000 euros suite à une plainte.
Le cas Anouzla représentatif de la presse au Maroc
On se souvient de la récente affaire du journaliste marocain Ali Anouzla qui avait été poursuivi pour terrorisme suite à la diffusion d’une vidéo d’Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI) sur son journal en ligne Lokome.com. Un site d’information marocain qui prônait la démocratie et la liberté d’expression et qui est rapidement devenu une cible pour le gouvernement marocain.
Les peines de prison ne sont pas le seul calvaire des journalistes. Ceux-ci sont également victimes de violences et de censure. On peut notamment citer le cas, au mois de mai dernier, d’un journaliste couvrant une manifestation de diplômés chômeurs à Rabat qui s’était fait violemment frapper par les forces de l’ordre sans aucun motif, et ce jusqu’à en perdre connaissance.
Les avancées du nouveau code
Ce nouveau projet est composé de cinq textes de lois. Un sur la presse et la publication, un autre sur le statut du journaliste professionnel, un sur le Conseil national de la presse, un sur la presse électronique et enfin un sur le secteur de la publicité.
Les journaux ne pourront plus être fermés arbitrairement, la décision de fermeture relèvera désormais uniquement de la justice. Le ministre de la communication affirme également qu’il n’y aura « plus de peines de prison contre les journalistes ». En règle générale, les peines privatives de liberté seront supprimées du Code, la presse électronique aura une reconnaissance juridique, etc…
De nombreuses avancées si ce nouveau code est promulgué. Pour cela, il faudra qu’il soit adopté par le Conseil du gouvernement et par les Deux chambres du Parlement. Si tel est le cas, il devrait entrer en vigueur avant la fin 2014.
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