Les avantages uniques qu’offre le Maroc à l’AES comparativement à ses ports classiques d’exportation (A. Alaoui)

Afriquinfos Editeur
4 Min de Lecture
Port de Dakhla Atlantique (DR, Le Courrier de l'Atlas).

Rabat (© 2025 Afriquinfos)- Les ministres des Affaires étrangères de l’Alliance des États du Sahel (AES). Abdoulaye Diop pour le Mali, Bakary Yaou Sangaré pour le Niger et Karamoko Jean-Marie Traoré pour le Burkina Faso, ont été reçus en audience ce lundi 28 avril, par le roi du Mohamed VI. Selon le communiqué officiel marocain, les ministres de l’AES ont « réaffirmé leur adhésion » au projet marocain de créer un accès à l’Atlantique pour les trois pays enclavés. C’est le Port de Dakhla actuellement en construction qui pourrait permettre aux pays de la Confédération d’exporter des produits industriels, a révélé un responsable marocain en juillet 2024. C’est aussi l’avis de Abdelmalek Alaoui, président de l’Institut marocain d’intelligence stratégique, qui au micro de RFI, a décliné les avantages de cette infrastructure d’envergure.

L’Initiative royale de l’Alliance Atlantique était au cœur des échanges entre le Roi Mohamed VI et ses hôtes, les chefs de la diplomatie des pays de l’AES ce lundi. Lancée en 2024, l’initiative vise à faciliter l’accès des États enclavés à l’Atlantique. Pour Abdelmalek Alaoui, président de l’Institut marocain d’intelligence stratégique, basé à Rabat, au-delà de connecter le Maroc aux pays du Sahel via les infrastructures portuaires notamment : « l’initiative Afrique-Atlantique, est beaucoup plus que permettre aux états du Sahel de bénéficier des infrastructures marocaines, c’est leur permettre une capacité de production air-terre-mer et également d’intensifier les échanges de marchandises, de biens et de circulation des personnes. C’est donc un plan complètement intégré qu’a pensé et voulu le Roi du Maroc pour pouvoir apporter cette main tendue du royaume chérifien aux états du Sahel ».

Une main tendue qui passe toutefois par la connexion via des infrastructures routières ferroviaires et portuaires. Le Port de Dakhla qui est en cours d’extension, pourrait permettre aux pays de la Confédération d’exporter des produits industriels. Ceci au détriment des débouchés habituels que sont les ports de Cotonou, Dakar Abidjan ou encore Lomé.  Abdelmalek Alaoui répond que les pays de l’AES vont compter « avec un marché en forte progression et une valeur ajoutée beaucoup plus importante s’il s’associe le Maroc qui connaît un boom économique et une croissance de 4%. De plus le Maroc est en route pour la Coupe du Monde 2030 qu’il va co organiser avec l’Espagne et le Portugal. C’est un pays qui jouit de la stabilité macro-économique et institutionnelle grâce à la figure du Roi qui est le souverain spirituel et le leader temporaire du pays ».

Les autorités marocaines mettent également en avant l’énorme potentiel du Port Dakhla Atlantique : « Avec une capacité portuaire de 37 millions de tonnes, un investissement public de 12,67 milliards de dirhams et une infrastructure de grande envergure, ce projet est un outil stratégique pour stimuler tout un écosystème industriel et logistique au service du continent africain et en particulier des pays du Sahel » avait souligné la directrice de l’Aménagement du Port Dakhla Atlantique, Nisrine Iouzzi, lors du Forum Crans Montana tenu à Casablanca le 26 avril dernier. A cette même occasion, de son côté, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a fait observer, lui, que l’Initiative Royale Atlantique s’inscrit dans la stratégie du Mali, du Burkina Faso et du Niger de diversification des accès à la mer. « Le Maroc a toujours adopté une posture respectueuse et pragmatique vis-à-vis du Sahel, et cette initiative conforte nos ambitions géostratégiques », a-t-il affirmé.

Boniface T.