Maroc : Le pays vit au rythme des opérations de charme politique jusqu’au 6 octobre prochain

Afriquinfos
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Rabat (© 2016 Afriquinfos) – Un grand meeting du parti de la Justice et du développement (PJD, islamiste) a eu lieu ce dimanche dernier à Rabat. La rencontre a connu la participation de près de 10.000 personnes. Une démonstration de force qui marque le début de la campagne pour les législatives du 7 octobre au Maroc.

Dès la matinée, des dizaines de bus ont déversé des centaines de personnes, arborant casquettes, chasubles et drapeaux aux couleurs bleu et blanc du parti d’Abdelilah Benkirane, qui dirige un gouvernement de coalition depuis cinq ans. Venus à ce premier meeting de campagne par sections, entre amis ou en famille, les militants se pressaient en criant des slogans: «Le PJD est là! Le PJD est là!».

«Nous sommes arrivés en 2011, l’année du doute en ce qui concerne le système politique arabe. Ce qui est arrivé à cette époque en Tunisie, en Libye, en Egypte et d’autres pays, le Parti de la Justice et du développement l’a refusé. Nous n’allons pas prendre de risque avec notre pays, ni avec l’institution monarchique qui est le garant de notre la stabilité après Dieu», a vanté le Premier ministre sortant Abdelilah Benkirane, chef du parti islamiste PJD.

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«Le peuple veut un deuxième mandat !», lui ont répondu en hurlant les militants, agitant une nuée de fanions blancs dans une salle bondée et à l’ambiance surchauffée, couverte d’immenses affiches à la lampe à huile, l’emblème du parti. Ce meeting marque véritablement le début de la campagne pour les législatives, qui a officiellement débuté samedi dernier dans tout le pays et se clôturera le 6 octobre, veille du scrutin. Une trentaine de partis prendront part à ces élections, pendant lesquelles 16 millions d’électeurs doivent désigner 395 députés.

Le scrutin s’annonce comme un duel serré entre le PJD et son grand rival du Parti authenticité et modernité (PAM), d’inspiration libérale et qui se présente comme « moderniste » face aux islamistes.

Aux dernières législatives, fin 2011, le PJD avait remporté un succès historique, dans le sillage des Printemps arabes, des contestations de rue au Maroc et d’une vaste réforme constitutionnelle voulue par le roi Mohammed VI. Ce parti islamiste, souvent comparé aux Frères musulmans égyptiens, est depuis lors à la tête d’un Gouvernement de coalition comptant des libéraux, des communistes et des conservateurs.

Georges SAMIR