Le Maroc commémore les attentats de Casablanca

Afriquinfos Editeur
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Organisée par l'Association marocaine des victimes du terrorisme (AMVT), en collaboration avec plusieurs associations de la société civile sous le signe "pour ne pas oublier", cette manifestation a connu la participation de rescapés des attentats et des familles des victimes.

Le soir du 16 mai 2003, la capitale économique du Maroc était secouée par cinq attentats-suicides quasi-simultanés qui avaient visé l'hôtel Farah, la Casa Espana, un restaurant italien et des cibles juives comme le Cercle de l'alliance israélite et un ancien cimetière juif. Dans la seule Casa Espana, près d'une vingtaine de personnes ont péri.

Ces attentats-suicides ont fait 45 morts, dont 12 kamikazes, et une centaine de blessés. La majorité des victimes étaient de nationalité marocaine. Quatre Espagnols, trois Français et un Italien sont également morts à la suite de ces attaques. Les quatorze kamikazes, dont deux ont été arrêtés après avoir renoncé à se faire exploser au dernier moment, venaient pour la plupart de Sidi Moumen, un quartier de bidonvilles à la périphérie de la ville.

La commémoration des attentats de Casablanca coïncident avec l'attentat terroriste, survenu le jeudi 28 avril 2011 à Marrakech (310 km au sud de Rabat). Ce jour là, une forte explosion a frappé le célèbre café "Argana" situé sur la place Jamaâ El Fna, déclarée par l'UNESCO, patrimoine universel culturel immatériel de l'humanité. Cet attentat à la bombe a fait au moins 17 morts et une vingtaine de blessés, selon le bilan définitif fourni par le ministre marocain de l'Intérieur. Trois Marocains et quatorze étrangers ont trouvé la mort dans cet attentat, a précisé le ministre marocain.

Depuis les attentats de 2003, les autorités marocaines démantèlent régulièrement des cellules terroristes présumées liées à Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Les services marocains de sécurité ont même démantelé une structure terroriste en gestation, composée de plusieurs Marocains liés à la mouvance terroriste internationale ayant des connexions avec des groupuscules évoluant dans la région sahélo-saharienne et entretenant des liens étroits avec des éléments d'un groupe sévissant à la frontière algéro-malienne.

Samedi dernier, le démantèlement du réseau terroriste qui s'activait dans plusieurs villes du Maroc, sous la direction d'un membre influent de l'organisation terroriste dite "mouvement des Moudjahidines au Maroc", a donné lieu à l'arrestation de 22 personnes et à la saisie de plusieurs armes à feu introduites dans le territoire marocain par les membres du réseau en 2003 et 2005.

Ces individus sont poursuivis pour "composition d'une bande criminelle pour préparer et commettre des actes terroristes dans le cadre d'un projet collectif visant à porter atteinte à l'ordre public par l'intimidation et la violence, financement du terrorisme, trafic et utilisation d'armes, faux et usage de faux, appartenance à une association interdite et hébergement de criminels recherchés dans des affaires de terrorisme". Les mis en cause sont également poursuivis pour "enterrement d'un corps sans autorisation, tenue de réunions publiques sans autorisation et usurpation d'identité".

Au bout de plusieurs semaines d'investigations après les attentats du 16 mai, les multiples pistes ont conduit aux mouvements islamistes radicaux: Assirat Al Moustakim, Al Hijra wa Takfir et la Salafia Jihadia: les trois filières des émirs sanguinaires.

Assirat Al Moustakim est un mouvement qui s'était fait connaître en février 2002, quand certains de ses membres avaient lapidé un homme à Sidi Moumen. Plusieurs d'entre eux ont été condamnés, pour "homicide volontaire avec préméditation et guet-apens", à des peines de prison allant de 20 ans jusqu' à la réclusion perpétuelle.

Le Français Richard Robert, qui avait été condamné à perpétuité au Maroc pour son implication dans les attentats de Casablanca, a obtenu des autorités marocaines d'être transféré en France, a annoncé mardi son avocat, Vincent Courcelle-Labrousse.