Management : La valse des entraîneurs ne grandit pas le foot africain

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Les premiers responsables du football sur le continent noir ont fini de copier les impérities des dirigeants de la plupart des Etats africains. Lors des campagnes menant à leurs élections à la tête des Fédérations, les patrons de ces structures n’ont de cesse de clamer haut et fort leurs passions sans bornes pour le football. Une fois aux commandes des affaires footballistiques, l’attrait des juteuses dotations accordées annuellement par la Fifa à ses affiliés du Sud a vite fait d’annihiler leurs intérêts pour le ballon rond.

Ce mal est remarquable aussi bien à la tête des fédérations qui gèrent les plus célèbres équipes nationales du continent que celles qui chapeautent des sélections quasi méconnues. Sans réaliser de miracle dans un environnement corrosif, Denis Lavagne a été éjecté comme un fusible dans le bras de fer Fecafoot-ministère des Sports. En poste depuis 11 mois et en huit matches avec les Lions du Cameroun, le Français est pourtant à créditer d’un bilan au dessus du passable : 6 matches gagnés à domicile, 2 perdus à l’étranger « sur des balles arrêtées » selon ses propres mots. Le Belge Gerets de son côté a réalisé un parcours négatif avec les Lions de l’Atlas qui justifie son licenciement: 16 matches joués, seulement 6 victoires et 4 nuls.

Un constat est évident au regard de cette valse de limogeages : l’instabilité managériale ne grandit pas une équipe. A moins deux ans de la prochaine Coupe du monde, cette approximation dans la gestion du foot en Afrique devrait être source de grosses inquiétudes non seulement pour les premiers acteurs de cette discipline mais aussi pour le public. Aucune  nation ne montre à l’heure actuelle en Afrique un visage reluisant à même de faire espérer la présence du continent noir dans le dernier carré du Mondial brésilien en 2014. L’Afrique devrait donc demeurer au terme de la prochaine Coupe du monde, le seul continent pourvoyeur de virtuoses au foot international qui n’ait jamais disputé une demi-finale d’un Mondial.

Visiblement, les enrichissantes expériences d’organisation et de planification qui caractérise le monde du foot au Brésil ou en Espagne n’inspirent pas ceux qui sont en charge de piloter le développement du ballon rond en Afrique. Une nouvelle fois, le recours à des sélectionneurs autochtones se révèle nécessaire pour tempérer "le mal des entraîneurs" sur le continent berceau de l’Humanité, car un coach local a l’atout de mieux connaître ses compatriotes, les maux du football de son pays et surtout d’avoir l’opportunité de bâtir une sélection de base qui travaille sur la durée. Pour l’heure, l’Afrique n’est pas malade seulement de ses hommes politiques mais aussi de ses dirigeants sportifs et très singulièrement ceux du monde footballistique.

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