Mali: Le pouvoir Goïta intraitable sur les critiques sévères à son encontre depuis trois ans

Afriquinfos Editeur
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Bamako (© 2023 Afriquinfos)- Soutien affiché du président Assimi Goïta et membre du Conseil national de transition (CNT), Adama Ben Diarra séjourne depuis ce lundi 4 septembre à la Maison centrale d’arrêt de Bamako dans l’attente son procès pour ‘’atteinte au crédit de l’État’’, prévu vendredi 8 septembre à 10h.

L’un des soutiens les plus connus du CNT, pour ses prises de positions pro-russes et anti-françaises,  Ben Diarra a été écroué par la justice malienne ce mardi 5 septembre après avoir émis des critiques de sa part contre la junte, a indiqué le parquet et d’un de ses proches. Il est depuis lundi, placé sous mandat de dépôt par le parquet du tribunal de la Commune VI de Bamako pour ‘’atteinte au crédit de l’État’’.

Adama Ben Diarra sera jugé vendredi pour « atteinte au crédit de l’Etat », ont dit ces deux sources.

Diarra est à la tête de Yerewolo-Debout sur les remparts, l’une des organisations les plus actives en faveur de la junte qui a pris par la force en 2020. Il est par ailleurs membre du Conseil national de transition (CNT), installé par les militaires pour tenir lieu d’organe législatif au Mali. Il a mobilisé dans les rues pour le départ de la force antijihadiste française Barkhane, pour le retrait de la mission de l’ONU Minusma, et pour le recours aux services des Russes. Les colonels maliens ont effectivement poussé Barkhane et la Minusma vers la sortie en 2022 et 2023 et se sont tournés militairement et politiquement vers la Russie. Mais ces appartenances ne l’ont pas empêché de critiquer la gouvernance de Goïta.

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Diarra a appelé les militaires le 27 août à respecter l’échéance de mars 2024 à laquelle elle s’est engagée pour rendre le pouvoir à des civils élus. Il a émis des critiques sur la gestion de la junte et déploré les arrestations opérées, selon lui, par les services de sécurité. M. Diarra est la dernière personnalité en date inquiétée sous la junte pour des prises de position ou des infractions financières présumées.

Une influenceuse a été condamnée début août à un an de prison ferme après s’en être prise aux militaires au pouvoir et à leur « échec », selon elle, face à l’insécurité et à l’inflation. En décembre 2021, Issa Kaou N’Djim, figure politique connue pour soutenir le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, a été condamné à six mois de prison avec sursis, lui aussi pour « atteinte au crédit de l’Etat« , après des propos jugés subversifs sur les réseaux sociaux. Il a été révoqué du CNT.

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