Mali : Une convention nationale sera tenue sur fond de sanctions de la CEDEAO

Afriquinfos Editeur
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"Cette convention débutera le jeudi 5 avril 2012", a martelé le capitaine Amadou Sanogo, en ajoutant que "les conclusions de cette convention seront acceptées par tous afin de mettre un terme aux considérations de politiques internes, et faire vite face au défi majeur, c'est-à-dire le défi de la sécurité au nord du Mali, de l'intégrité territoriale".

Face à l'embargo de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (CEDEAO), le capitaine Sanogo a adressé une invitation à ses compatriotes. "Nous vous invitons à ne pas céder à la panique, car le Mali vit ce qu'il ne mérite pas et c'est vous et vous seuls qui pouvez abréger cela, en montrant de façon consensuelle à toutes les opinions vos voeux, la démarche souhaitée par une majorité pour un Mali meilleur".

Il a aussi parlé d'une poursuite judiciaire à l'encontre du président Amadou Toumani Touré. "Compte tenu des éléments dont nous disposons, Monsieur Amadou Toumani Touré pourrait être l'objet de poursuites judiciaires pour haute trahison et malversation financière. Son dossier sera transmis aux autorités compétentes pour donner la suite appropriée", a-t-il souligné.

Dans le même jour, l'ambassadeur des Etats-Unis à l'ONU Mme Susan Rice, qui exerce la présidence tournante du Conseil de sécurité des Nations Unies pour le mois d'avril, a déclaré que la situation au Mali, depuis le coup d'Etat militaire organisé le 22 mars, avait "évolué en pire".

Les membres du Conseil de sécurité de l'ONU sont unanimes pour demander aux dirigeants militaires en place de démissionner afin de restaurer l'ordre constitutionnel dans ce pays d'Afrique de l'Ouest, a indiqué Mme Rice.

Mardi également, l'Union africain (UA) a imposé une interdiction de voyager et un gel des avoirs visant le chef et les membres de la junte militaire, ainsi que les parties impliquées dans le maintien de l'ordre inconstitutionnel au Mali.

La décision a été prise lors d'une réunion du Conseil de paix et de sécurité de l'UA tenue au siège de l'UA à Addis-Abeba, en Ethiopie, qui s'est penchée sur la crise au Mali et l'évolution de la situation dans le pays après sa suspension de l'UA le 23 mars.

Ramtane Lamamra, commissaire de l'UA pour la paix et la sécurité, a déclaré après la réunion que la décision avait été prise car la junte militaire n'avait pas répondu aux exigences formulées par l'UA et la CEDEAO.

Les Etats-Unis ont également annoncé mardi une interdiction de voyager ciblant les auteurs du coup d'Etat au Mali et leur famille proche, se joignant ainsi aux efforts déployés sur le continent pour tenter de restaurer l'ordre constitutionnel dans ce pays de l'Afrique de l'Ouest.

Les interdictions de se rendre aux Etats-Unis imposées par le département d'Etat américain visent les personnes "qui bloquent le retour du Mali à un régime civil et à un gouvernement démocratiquement élu, notamment celles qui soutiennent activement le capitaine Sanogo.

"Les Etats-Unis appellent une nouvelle fois le capitaine Sanogo et ses partisans à rétablir sans délai l'autorité civile pleine et entière au Mali", a déclaré le département d'Etat dans un communiqué.

Pour sa part, la France a demandé mardi une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU sur la situation au Mali afin de soutenir les efforts de la CEDEAO dans la recherche d'une solution à la crise dans le pays.

Le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Bernard Valero, a indiqué mardi que la France voulait "rappeler son attachement à l'unité et l'intégrité territoriale du Mali" et "souligner la nécessité que l'ordre constitutionnel soit effectivement et immédiatement rétabli".