Mali : Le CNRDRE assure avoir repris le contrôle de la radiotélévision et de l’aéroport

Afriquinfos Editeur
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Trois points stratégiques qui, selon le CNRDRE, avait été la cible des "individus mal intentionnés" venus "d’horizons divers" et soutenus par "des forces internes et obscures". Mettant ces agressions sur le compte des "alliés du régime déchu", le CNRDRE soutient qu’elles visaient à mettre fin "au processus de retour à l’ordre constitutionnel" entamé au Mali il y a un mois.

 Le CNRDRE a indiqué que des assaillants avaient été pris et qu'ils feraient objet d'enquêtes approfondies afin que "tous ceux qui sont impliqués dans ces attaques soient arrêtés et traduits devant les juridictions compétentes".

 Un important arsenal a été montré pendant la lecture d'un communiqué du CNRDRE. Le communiqué est muet sur le bilan de ces affrontements qui ont duré de 19h jusqu'à 4 heures. Certaines sources médicales font état d'une centaine de blessés et des dizaines de morts, notamment au sein des forces proches de la junte militaire du Capitaine Amadou Haya Sanogo. La junte exhorte les populations à vaquer librement à leurs occupations et recommande aux forces armées et de sécurité la plus grande vigilance.

 N’empêche que pour une source militaire, les assaillants ont plutôt procédé à un repli stratégique parce qu’en nombre insuffisant.

 "Les cibles visés ont été repris au prix d'un important sacrifice en vies humaines, car, même s’ils n'étaient pas assez nombreux pour faire face aux bataillons qui soutiennent la junte, les assaillants étaient puissamment armés et bien entraînés. A mon avis, c'est un avertissement à la junte milite qui doit comprendre que, malgré qu'elle soit aujourd’hui en position de force, sa gestion de la crise politique et surtout des hauts gradés de l'armée n’est pas du goût de groupes de plus en plus nombreux", souligne un officier de l'armée malienne qui a requis l'anonymat.

 A son avis, "il faut trouver rapidement la meilleure approche permettant la dissolution de cette junte. Le CNRDRE peut par exemple se muer en mission de reformes des forces armées et de sécurité malienne sur une période de cinq à dix ans".

On se rappelle que, selon de nombreuses sources militaires, les affrontements avaient commencé quand la junte militaire a voulu arrêter le commandant du Camp Para de Djicoroni-Para, un quartier populaire de la capitale malienne située sur la route reliant le Mali à la Guinée. Il s’agit du Colonel Abdine Guindo. Ce dernier est considéré comme l'un des rares soutiens du président déchu, Amadou Toumani Touré en exil à Dakar (Sénégal). Dans la nuit du 21 au 22 mars 2012, c’est ce vaillant officier qui avait réussi à exfiltrer ATT du Palais présidentiel sous les tirs nourris des putschistes.