Certains de ces malades sont obligés de vendre tout ou partie de leur propriété pour rembourser leur dette. D’autres malades parviennent à tromper la vigilance des garde-malades et des infirmiers et se sauvent. En cas de rechute, ils s’arrangent pour changer d’hôpital. Cette situation cause un manque à gagner important à ces hôpitaux.
Les récentes données fournies par l’Association burundaise pour la défense des droits des malades (ABDDM) font état de plus de 4 millions de francs burundais (Fbu) d’arriérés. A la clinique Prince Louis Rwagasore, qui accueille pourtant peu d’indigents, cinq personnes ont fait le mur le mois dernier, laissant derrière elles près de 2,4 millions de Fbu d’impayés. A l’hôpital Roi Khaled de Kamenge, établissement hospitalier de référence à Bujumbura, quatre malades totalisent, à eux seuls, près de 2,2 millions de Fbu d’arriérés.
A ces deux exemples, il convient d’ajouter l’hôpital de Gitega, au centre du pays, qui enregistre, selon son récent rapport financier, un manque à gagner de plus de 30 millions de Fbu suite aux évasions des patients soignés sur place, guéris, mais insolvables.
Retenir les patients insolvables contre leur gré ne sert à rien, explique Moïse Ntiburuburyo, président de l’ABDDM. Les intéressés deviennent improductifs et continuent, durant leur immobilisation à l’hôpital, à grossir la facture. Dans certains hôpitaux, l’indemnité quotidienne de retard se chiffre entre 1000 et 3000 Fbu.
Le président de l’ABDDM propose quelques pistes de solution : le gouvernement devrait faire un recensement des vraies personnes vulnérables sur l’ensemble du territoire, généraliser la carte de sécurité sociale, mettre en place une Caisse de sécurité sociale universelle alimentée sur fonds publics, par les bailleurs de fonds.