Madagascar : La confrontation des procès-verbaux réclamée par plusieurs entités

Afriquinfos Editeur
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D'après les résultats provisoires publiés par la Commission électorale nationale indépendante pour la transition (CENIT), Hery Rajaonarimampianina, le candidat appuyé par le président de la transition, Andry Rajoelina, a obtenu 53,50% des suffrages exprimé s tandis que Jean Louis Robinson, soutenu par l'ancien président exilé en Afrique du Sud, Marc Ravalomanana, en a eu 46,50%.

Même si ces résultats restent encore provisoires et qu'il appartient à la Cour électorale spéciale (CES) de trancher sur les requêtes déposées par les contestataires et d'en proclamer les résultats définitifs, plusieurs entités les contestent.

Ces contestations font état d'irrégularités, de fraudes et de manœuvres qui privent les résultats du deuxième tour de l'élection présidentielle de la légitimité et de l'autorité requises pour la validité de cette élection et son acceptation par tous les Malgaches comme l'a dit le Professeur Raymond Ranjeva, membre du Curatorium de l'Académie de droit international de La Haye et ancien vice-président au sein de la Cour International de justice, dans une déclaration publiée jeudi.

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Il a déclaré que « le recomptage de tous les bulletins, de manière publique et contradictoire en présence des délégués des deux protagonistes, avant la proclamation de la CES est la solution susceptible de recueillir l'adhésion de tous les Malgaches ».

« Cette opération requiert le dévouement, le patriotisme, le sens de la justice et de la vérité des compatriotes », a-t-il mentionné.

Le Syndicat des Enseignants Chercheurs Enseignants de l’Enseignement Supérieur (CES) s'est également manifesté jeudi face aux deux positions contradictoires concernant les résultats des élections présidentielles et législatives et les risques de troubles qui menacent la Nation.

« Il est nécessaire de procéder à la confrontation des procès- verbaux détenus par chacune des deux parties dont la CENIT et la CES d'une part et les candidats d'autre part, au contrôle des numéros des bulletins uniques même si cela doit prendre deux mois ou davantage », a-t-on communiqué.

En tant qu'intellectuels responsables ayant beaucoup reçu de la Nation, le SECES déclare qu'il reste disponible si nécessaire pour apporter leurs contributions à l'authentification de la sincérité des scrutins. Il est impératif de respecter le choix véritable de chacun de nos concitoyens, a-t-on conclu.

Par ailleurs, le Collectif des professeurs et professeurs titulaires des Universités de Madagascar réclame aussi la confrontation des procès-verbaux du second tour de la Présidentielle. « Cette suggestion permettra de ne plus laisser planer le moindre doute quant à la légitimité et la légalité de cette élection présidentielle », a-t-on fait savoir.

De l'autre côté, une cinquantaine de sous-officiers des forces armées malgaches ont également fait depuis mercredi une déclaration commune qui interpelle les autorités compétentes que « pour préserver la paix et respecter la vérité des urnes, ils sont prêts à donner leur aide et de procéder à un nouveau décompte des voix ainsi qu'à la confrontation des procès-verbaux ».

Notons que Jean Louis Robinson a été le premier à contester la publication des résultats de la CENIT. Il a déclaré qu'il « fait confiance à la sagesse et à l'impartialité de la CES. Il a également affirmé qu'il est totalement confiant sur sa victoire car avec les preuves matériels que son staff possède et qui ont déjà é té déposées à la CES, sa victoire est totalement acquise ».

Rappelons que la CES aura jusqu'au 18 janvier pour trancher sur les requêtes déposées par les contestataires et de proclamer les résultats définitifs de l'élection présidentielle malgache.

Ce Jeudi, cette Cour a ordonné la production des listes électorales d'une dizaine de districts de Madagascar par la CENIT afin de vérifier qu'elles n'ont pas fait l'objet de manipulation ou non comme l'a formulé le candidat Jean Louis Robinson dans ses requêtes.