Il s'agit des 14 pays membres de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (Cedeao), de la Mauritanie et du Gabon qui viennent de prendre part, à Dakar, à un séminaire sur la mutualisation du renseignement maritime et fluviale.
D'après les experts de ces pays, une importante quantité de cocaïne produite en Amérique Latine transite par l'Afrique de l' Ouest et par voie maritime et fluviale pour aller vers d'autres zones de consommation comme l'Europe et les Etats-Unis.
Et pour lutter efficacement contre ce phénomène, l'ambassadeur de France au Sénégal, Nicolas Normand, invite les pays ouest- africains à s'inspirer de l'exemple des Caraïbes.
"Il existe aujourd'hui dans la région des Caraïbes, c'est à dire les différentes îles, y compris certains départements français qui sont là-bas, et la Guyane, un bon système de contrôle, grâce à la coopération entre les Etats de ces régions", souligne le diplomate français. Car, ajoute-t-il, le système de contrôle en Afrique de l'Ouest se perd lorsque le trafic traverse l'Atlantique.
Le ministre sénégalais de l'Économie et des Finances, Amadou Kane, en ouvrant la rencontre, renseigne que le trafic illicite de stupéfiants est en nette croissance dans la sous-région, à cause des moyens immenses qu'utilisent les narcotrafiquants.
D'après l'Office des Nations unis contre la drogue et le crime (UNODC), plus de 30 tonnes de cocaïne qui ont été débarquées en 2009 en Afrique de l'Ouest. Et l'ambassadeur de France au Sénégal estime que "10% de la cocaïne qui arrive en Afrique de l'Ouest est consommée sur place".
La sous-région est devenue un important marché de consommation selon les participants. "Au total, le monde compte 14 millions d' usagers de cocaïne, dont 8% en Afrique de l'Ouest. Soit 1.100.000 consommateurs", indique un document du Comité interministériel de lutte contre la drogue (CLD), réuni la semaine dernière, en atelier à Dakar.
Les trafiquants s'intéressent à l'Afrique de l'Ouest à cause de sa situation géographique, "utilisée comme un point stratégique dans le circuit de distribution". Mais aussi à cause de la vulnérabilité de ses Etats: pauvreté des populations, porosité des frontières, faiblesse des moyens de surveillance, de contrôle et de répression. D'où la nécessité d'une interconnexion entre les Etats pour barrer la route aux narcotrafiquants, estiment les participants.