Lutte contre la malnutrition au Burundi : La fortification des aliments comme remède

Afriquinfos Editeur
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« Au Burundi, la situation en micronutriments engendre une situation d’anémie chez à peu près 45 % des enfants de moins de 5 ans et 19% des femmes. 1,3% des enfants de 2 à 5 ans souffre de cécité crépusculaire », a déclaré Mme Kayetesi lors de l’ouverture de l’atelier de restitution des résultats de l’étude de faisabilité et stratégies nationales sur la fortification des aliments au Burundi. D’après elle, le Burundi sera loin d’assurer une éducation de qualité si on ne s’attaque pas à l’amélioration de certains aliments en iode, en fer, etc. en vue d’augmenter la capacité intellectuelle des enfants et par conséquent le rendement scolaire.

Irréversibles et parfois mortelles, a-t-elle signalé, ces carences attaquent le système immunitaire, ce qui diminue la résistance du corps humain. Et cela entraîne, selon la ministre, la multiplication des maladies comme l’anémie, la cécité, le goitre, les déficiences mentales, etc., et constitue un handicap au développement du capital humain, social et économique du pays.

Présent à cette occasion, Bienvenue Djossa, Représentant et Directeur du PAM-Burundi, a déclaré que selon l’Institut International de Recherche sur les Politiques Alimentaires (IFPRI), le Burundi présente un indice de la faim très alarmant. « Cet indice qui s’établit à 37,5 points en 2012 a augmenté de 21% depuis les années 1990 jusqu’en 2000. Ce qui place le pays au 2ème rang mondial en ce qui est de l’indice de la faim », a-t-il fait remarquer tout en ajoutant qu’au niveau de la malnutrition chronique, il s’établit à une moyenne de 58% sur le plan national, mais avec des disparités provinciales. M. Djossa souligne que dans certaines provinces, pour les enfants de moins de 5 ans, le taux de malnutrition chronique est allé jusqu’à 71%.

De plus, le Représentant et Directeur du PAM-Burundi a précisé que le taux de malnutrition aiguë se situe dans des normes considérées acceptables de 6% en moyenne. Cependant, il rappelle que même un taux de 1% de la population infantile burundaise atteinte de malnutrition chronique est un désastre. Par ailleurs, a-t-il indiqué, l’apport calorifique journalier par habitant se trouve en-dessous des normes requises, établi à 1.650 kcal/jour contre 2.250kcal/jour recommandés.

Tout en reconnaissant les efforts du gouvernement dans la réduction de l’insécurité alimentaire et de la malnutrition, M. Djossa a signalé que la question de fortification nécessite qu’on sache exactement quel est le véhicule de la fortification : « Dans les pays développés, une gamme de céréales et les produits céréaliers, les produits laitiers, les aliments transformés et les boissons sont enrichis. Dans la plupart des pays en développement, le choix des véhicules à l’heure actuelle est limité à une poignée d’aliments et de condiments : céréales, huiles et graisses, le sucre et les sauces ».

Il a mentionné que l’enrichissement d’aliments exigera également des mesures de soutien solide tel que le plaidoyer, la communication sociale, la législation et un système de suivi-évaluation solide.